222 jours avant le congrès de Bordeaux

Tous les quatre ans, le congrès confédéral réunit, pendant cinq jours, les représentants des syndicats de salariés et de retraités, des fédérations professionnelles, des unions régionales interprofessionnelles, des unions confédérales de retraités et des cadres ainsi que les membres du Bureau national de la CFDT. Cependant, seuls les syndicats et les syndicats de retraités – structures politiques de base de la CFDT – participent aux votes.

Au cours de sa première partie, le congrès débattra du rapport d’activité, lequel revient sur le bilan des quatre années écoulées. Une mandature riche avec, par exemple, la lutte contre la réforme des retraites ou encore le renforcement de la première place de la CFDT, secteurs privé et public confondus ; le tout avec un changement, dans la continuité, de secrétaire général à la tête de la Confédération puisque Laurent Berger a cédé sa place à Marylise Léon à la tête de la CFDT en juin 2023. Comme le précisent les statuts de la CFDT, le congrès « entend le rapport d’activité du Bureau national […] en débat et se prononce sur le rapport lors d’un vote spécifique ». De façon à permettre l’intervention à la tribune d’un plus grand nombre de syndicats, la durée maximale de chaque intervention est limitée, depuis 2022, à cinq minutes.

Une fois le quitus accordé à l’activité des quatre années passées, le congrès « détermine[ra] l’orientation générale de la Confédération dans tous les domaines » lors de la discussion et du vote des amendements et des textes d’orientation. À l’occasion de ce 51^e congrès, le Bureau national a pris la décision de présenter deux textes de résolution. Dans sa lettre aux syndicats, adressée le 24 octobre dernier, Marylise Léon justifie ce choix : « La première résolution permettra d’acter des évolutions internes, y compris au niveau financier, en écho aux Rendez-vous des syndicats, qui nous ont permis de faire un état des lieux complet et partagé de notre organisation et de notre fonctionnement. Forts de ces évolutions internes, qui doivent nous permettre d’être toujours plus proches des syndicats et des militantes et militants, nous pourrons ensuite adopter les orientations revendicatives qui répondent au mieux aux réalités et aux attentes du monde du travail. »

C’est dans le premier de ces deux textes qu’il sera question, conformément à l’engagement pris à Lyon en juin 2022, de l’évolution de la cotisation syndicale. Le second texte, lui, portera sur les revendications de la CFDT avec comme fil rouge la démocratie, tant au travail que dans la société.

Alors que, traditionnellement, les débats d’amendement relatifs aux résolutions prenaient la forme d’un « duel » (démocratique) entre un syndicat qui défend l’amendement et un autre qui le contre, une nouvelle formule sera expérimentée en juin 2026 : à l’issue d’un débat, les congressistes seront invités à choisir par leur vote entre trois rédactions proposées.

Après leur validation par le Bureau national de janvier 2026, les textes du congrès – rapport d’activité, rapport financier, avant-projets de résolution, ordre du jour –seront mis à la disposition des syndicats le 30 janvier 2026 [lire le second encadré]. S’ouvrira alors une période d’appropriation et de débats : ceux-ci seront organisés par la Confédération, les organisations fédératives mais il se produira aussi et surtout des débats dans chaque syndicat.

S’il est avant tout un temps fort de démocratie interne lors duquel « nous construisons ensemble notre feuille de route des années à venir », pour reprendre la formule employée par Marylise Léon, le congrès confédéral est également un moment de convivialité, explique la secrétaire générale, qui tient à insister sur « le plaisir de se retrouver, d’avoir des moments d’échanges informels et des temps de convivialité entre militantes, militants de la CFDT ». C’est pourquoi la Confédération finalise, dans la perspective du congrès de Bordeaux, l’organisation de « temps off » et d’animations visant à rendre l’événement plus animé et plus rythmé… sans lui faire perdre sa solennité, bien entendu. Cela se traduira par un ordre du jour quelque peu détendu avec, notamment, des durées de pause rallongées.