Comme un phare dans la tempête

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iconeExtrait de l’hebdo n°3817

Ils ne sont pas candidats mais ils ont un programme. Les membres du Pacte du pouvoir de vivre portent ensemble 90 propositions pour un nouveau modèle de société. Depuis novembre 2021, ils font campagne avec les groupes locaux du Pacte dans les territoires afin de faire entendre leurs voix, celles de leurs militants, adhérents et sympathisants. À la mi-mars, un grand rassemblement s’est tenu à Vaulx-en-Velin, le dernier de cette taille avant la présidentielle.

Par Claire Nillus— Publié le 29/03/2022 à 12h00

Les porte-parole du Pacte du pouvoir de vivre, Christophe Robert (Fondation Abbé Pierre), Amandine Le Breton (Fondation pour la Nature et l’Homme) et Laurent Berger (CFDT), le 15 mars, lors du grand meeting organisé par l’Union régionale Auvergne-Rhône-Alpes à Vaulx-en-Velin.
Les porte-parole du Pacte du pouvoir de vivre, Christophe Robert (Fondation Abbé Pierre), Amandine Le Breton (Fondation pour la Nature et l’Homme) et Laurent Berger (CFDT), le 15 mars, lors du grand meeting organisé par l’Union régionale Auvergne-Rhône-Alpes à Vaulx-en-Velin.© Alexandre Iacconi/Plume Studios

Le choix de Vaulx-en-Velin, dans la banlieue de Lyon, ne doit rien au hasard : l’Union régionale interprofessionnelle d’Auvergne-Rhône-Alpes a immédiatement incarné et relayé le Pacte du pouvoir de vivre dès sa création, en mars 2019, avec un groupe local très dynamique. Ce mardi 15 mars, plus de 450 personnes ont rempli les gradins de la maison de la culture mise à disposition par la mairie, pour un meeting également diffusé en direct sur Facebook et YouTube.

Les deux grands temps forts du rassemblement

La rencontre était organisée en deux temps : l’après-midi, focus sur les actions menées dans la région, avec l’ouverture au public d’un « village associatif » où l’on pouvait visiter une trentaine de stands d’associations locales, toutes membres du Pacte du pouvoir de vivre. En soirée, le public était invité à suivre plusieurs tables rondes et interventions sur les grands thèmes transversaux portés par le Pacte autour de la question centrale qui a guidé sa création : comment traiter la question du pouvoir d’achat en lien avec la transition écologique ? « En plein mouvement des gilets jaunes, le gouvernement faisait comme si les corps intermédiaires et la société civile n’existaient pas. Le Pacte est né d’une exaspération ! Nous avions besoin d’être plus forts, ensemble », a rappelé Laurent Berger en préambule.

« Un pays avec zéro SDF, est-ce possible ? Comment vivre décemment de son travail ? A-t-on un problème avec le coût du travail en France ? Qu’il s’agisse d’aller vers une fiscalité plus juste, de renforcer notre système de protection sociale, de faciliter l’accès aux droits, au logement, aux soins ou aux services publics, le Pacte propose de repenser nos solidarités et de créer une société qui protège tout le monde. »

Le Pacte du pouvoir de vivre, désormais bien identifié

Parallèlement à ce tour de France, entamé en novembre dernier, le Pacte a interpellé les candidats à l’élection présidentielle. Presque tous, à leur demande, ont été entendus. « Nous avons eu avec eux des échanges à géométrie variable mais tous avaient lu nos propositions, tous se sont montrés intéressés par la qualité et la précision de notre travail », explique Christophe Robert, directeur général de la Fondation Abbé Pierre et porte-parole du Pacte du pouvoir de vivre. S’il reconnaît que les grilles de lecture étaient évidemment très différentes selon les sensibilités politiques des uns et des autres, la question de l’exercice du pouvoir et de la place des corps intermédiaires a pu être posée à chacun. « Nous constatons aussi que le Pacte est pris au sérieux et bien identifié puisque les candidats sont venus vers nous de leur plein gré », poursuit Christophe Robert.

De même que beaucoup de lois ont été portées d’abord par le mouvement associatif, l’objectif des membres du Pacte est maintenant de se faire entendre, au-delà de l’échéance présidentielle, par le législateur. « Dès la fin du mois d’avril, la question sera la suivante : “Serons-nous invités à participer à l’élaboration des politiques publiques ?” Quelle que soit la réponse, nous serons là ! », affirme Christophe Robert.