Chez NovAsco, l’emploi de nouveau menacé

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icone Extrait de l'hebdo n°3978

Par Sabine IzardPublié le 16/09/2025 à 12h00

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À peine deux ans de répit. Repris en juillet 2023 par le fonds d’investissement britannique Greybull Capital, NovAsco (anciennement Ascometal), fabricant d’aciers spéciaux, était de nouveau placé cet été en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Strasbourg – qui doit statuer sur le sort de l’entreprise le 25 septembre prochain.

Pour les salariés, c’est le choc : 740 emplois sont menacés en Lorraine, dans la Loire et dans le Nord, près de Dunkerque. « Depuis l’accident de novembre 2024, qui a fait trois grands brûlés et avec la suspension de travail qui s’est ensuivie, la dette fournisseur et le retard s’accumulent. Il manque 80 millions d’euros afin de sécuriser et décarboner les installations dans la ligne de production pour la défense », explique la CFDT Mines et Métallurgie.

À ce jour, quatre candidats officiels se sont manifestés, à travers deux offres de reprise et deux lettres d’intention. « Seuls les trois sites d’usinage et de parachèvement à Custines [Meurthe-et-Moselle], Saint-Étienne [Loire] et Leffrinckoucke [Nord] ont suscité de l’intérêt. En revanche, aucun candidat ne s’est positionné pour sauver l’aciérie électrique d’Hagondange [Moselle], qui emploie 450 salariés. Le site nécessite de gros investissements, et les éventuels repreneurs demandent du temps pour pouvoir se positionner. Mais notre trésorerie ne nous permet pas d’aller au-delà d’octobre », s’inquiète Kevin Baroth, le délégué syndical national CFDT.

Le ministre de l’Industrie interpellé

En attendant, les salariés et leurs représentants se mobilisent sans relâche pour sauver l’emploi. Le 4 septembre dernier, une marche citoyenne a été organisée à Hagondange. Et ils seront évidemment présents dans les cortèges le 18 septembre.

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À propos de l'auteur

Sabine Izard
Journaliste

La CFDT Mines et Métallurgie a, quant à elle, interpellé le ministre de l’Industrie en soutenant la demande d’aide publique exceptionnelle de 10 millions d’euros de NovAsco auprès de l’État. « L’aide permettrait de couvrir la trésorerie des quatre sites jusqu’à fin novembre voire début décembre et laisserait le temps nécessaire à l’émergence de solutions industrielles réalistes », peut-on lire dans un courrier daté du 5 août 2025. « Malgré trois redressements judiciaires supportés en 2014, 2017, 2024 et leurs conséquences douloureuses, NovAsco possède toujours d’énormes atouts ! »