Centrale hydroélectrique de Serre-Ponçon : un chef-d’œuvre industriel

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Patrick Gherdoussi

icone Extrait du  magazine n°516

Telle une cathédrale électrique, la centrale hydroélectrique de Serre-Ponçon (Hautes-Alpes) a été construite au début des années 50 avec l’intention d’en faire une vitrine du savoir-faire français.

Par Jérôme CitronPublié le 01/10/2025 à 13h15

Encore aujourd’hui, le lac de Serre-Ponçon est la plus importante retenue d’eau artifi cielle en France métropolitaine. Ce réservoir géant alimente un vaste ensemble de barrages et de centrales sur la Durance et le Verdon qui couvrent les besoins en électricité de 2,1 millions de personnes, tout en assurant l’alimentation en eau du territoire, aussi bien pour les besoins domestiques que pour l’agriculture et le tourisme. Atout majeur dans la lutte contre le réchauff ement climatique, ce fl euron industriel qui produit une électricité décarbonée est exploité par EDF depuis sa construction.

Cependant, ce modèle intégré est aujourd’hui remis en question, au grand dam des équipes CFDT, qui se battent pour que l’exploitation de l’ensemble des barrages français ne soit pas soumise à la concurrence. « La libéralisation de la fi lière fragiliserait l’ensemble du secteur au moment où l’hydroélectrique a besoin de nouveaux investissements pour pouvoir jouer pleinement son rôle dans la transition écologique », alerte Catherine Cutivet, de la CFDT d’EDF Hydro Méditerranée.

Serre-Ponçon est le point de départ du canal de la Durance. Long de 250 kilomètres, il dessert 16 barrages et 23 centrales électriques (en comptant les installations de Serre-Ponçon). Sa course s’achève sur les rives de l’étang de Berre, aux portes de Marseille
Serre-Ponçon est le point de départ du canal de la Durance. Long de 250 kilomètres, il dessert 16 barrages et 23 centrales électriques (en comptant les installations de Serre-Ponçon). Sa course s’achève sur les rives de l’étang de Berre, aux portes de MarseillePatrick Gherdoussi
La centrale hydraulique située à Serre-Ponçon produit 700 millions de kWh par an, soit à peu près la consommation du département des HautesAlpes. Avec une puissance de 380 MW (le tiers d’un réacteur nucléaire), c’est l’une des plus puissantes de France.
La centrale hydraulique située à Serre-Ponçon produit 700 millions de kWh par an, soit à peu près la consommation du département des HautesAlpes. Avec une puissance de 380 MW (le tiers d’un réacteur nucléaire), c’est l’une des plus puissantes de France.Patrick Gherdoussi
La construction du barrage a commencé en 1955 et aura duré près de cinq ans. Un véritable exploit compte tenu des outils de l’époque.
La construction du barrage a commencé en 1955 et aura duré près de cinq ans. Un véritable exploit compte tenu des outils de l’époque.Patrick Gherdoussi
L’équipe CFDT d’EDF Hydro Méditerranée. De gauche à droite, Pascal Vugliano (délégué syndical), Brice Mangin (CSE d’EDF Hydro Med et CSE central d’EDF) et Catherine Cutivet (CSE d’EDF Hydro Med).
L’équipe CFDT d’EDF Hydro Méditerranée. De gauche à droite, Pascal Vugliano (délégué syndical), Brice Mangin (CSE d’EDF Hydro Med et CSE central d’EDF) et Catherine Cutivet (CSE d’EDF Hydro Med).Patrick Gherdoussi
340 salariés prennent soin de l’ensemble des installations sur la Durance et le Verdon. Au fi l des années, l’automatisation a gagné du terrain mais la présence humaine reste indispensable dans les sites les plus importants pour veiller à la maintenance et la sécurité.
340 salariés prennent soin de l’ensemble des installations sur la Durance et le Verdon. Au fi l des années, l’automatisation a gagné du terrain mais la présence humaine reste indispensable dans les sites les plus importants pour veiller à la maintenance et la sécurité.Patrick Gherdoussi
Le principe d’une centrale hydroélectrique est d’utiliser la force de l’eau pour entraîner une turbine qui va produire de l’électricité. Ici, on peut voir la tête d’une turbine. Le sol jaune et noir, tout comme le toit éclairé façon ciel étoilé, montre le souci du décorum des architectes à l’époque. Cette salle est aujourd’hui classée. Rien n’a changé depuis les années 60.
Le principe d’une centrale hydroélectrique est d’utiliser la force de l’eau pour entraîner une turbine qui va produire de l’électricité. Ici, on peut voir la tête d’une turbine. Le sol jaune et noir, tout comme le toit éclairé façon ciel étoilé, montre le souci du décorum des architectes à l’époque. Cette salle est aujourd’hui classée. Rien n’a changé depuis les années 60.Patrick Gherdoussi
La turbine vue d’un étage plus bas. L’essentiel du matériel est le même depuis la création de la centrale.
La turbine vue d’un étage plus bas. L’essentiel du matériel est le même depuis la création de la centrale.Patrick Gherdoussi
Le barrage est équipé de nombreux capteurs et outils de mesure nécessitant d’être contrôlés en permanence pour surveiller le comportement d’un tel aménagement, d’où l’existence de tunnels impressionnants permettant de se rendre au cœur de l’ouvrage.
Le barrage est équipé de nombreux capteurs et outils de mesure nécessitant d’être contrôlés en permanence pour surveiller le comportement d’un tel aménagement, d’où l’existence de tunnels impressionnants permettant de se rendre au cœur de l’ouvrage.Patrick Gherdoussi
L’eau est acheminée du lac vers les turbines par des tuyaux géants. La fermeture et l’ouverture de ces vannes sont automatisées. Elles s’effectuent par des opérateurs à distance en fonction de la demande en électricité et de l’état des réserves d’eau sur le lac
L’eau est acheminée du lac vers les turbines par des tuyaux géants. La fermeture et l’ouverture de ces vannes sont automatisées. Elles s’effectuent par des opérateurs à distance en fonction de la demande en électricité et de l’état des réserves d’eau sur le lacPatrick Gherdoussi
Bony D’agruma est un « historique », passionné et passionnant, qui effectuait son dernier jour de travail avant la retraite, après trente années de carrière à Serre-Ponçon.
Bony D’agruma est un « historique », passionné et passionnant, qui effectuait son dernier jour de travail avant la retraite, après trente années de carrière à Serre-Ponçon.Patrick Gherdoussi
Bony D’agruma est un « historique », passionné et passionnant, qui effectuait son dernier jour de travail avant la retraite, après trente années de carrière à Serre-Ponçon.
Bony D’agruma est un « historique », passionné et passionnant, qui effectuait son dernier jour de travail avant la retraite, après trente années de carrière à Serre-Ponçon.Patrick Gherdoussi