Parce qu’il défend des mesures utiles à tous les personnels, le Sgen-CFDT Recherche EPST obtient des résultats probants. Ce qui lui a permis d’avoir deux sièges au conseil d’administration et de devenir un interlocuteur incontournable du CNRS.

Le Centre national de la recherche scientifique est l’un des instituts de recherche les plus importants au monde. Il couvre la totalité des champs de la connaissance, ce qui le distingue de tous les autres établissements publics français de recherche. Une autre de ses caractéristiques est que plus de la moitié de ses agents (32 000 en France) appartiennent à la catégorie A+, le grade le plus élevé de la fonction publique, et un tiers à la catégorie A, soit plus que dans toutes les autres administrations françaises. Troisième particularité, ces fonctionnaires qui possèdent des diplômes prestigieux (niveau bac + 8) et qui ont réussi le concours très sélectif du CNRS perçoivent des salaires peu élevés : à 34 ans (l’âge moyen des lauréats), un chargé de recherche gagne 2 000 euros bruts par mois. « Qui plus est, ici, plus on monte en grade, plus les primes sont basses. Nous avons le pire régime indemnitaire de toute la fonction publique », explique Yannick Bourlès, secrétaire général du Sgen-CFDT Recherche EPST et élu au conseil d’administration depuis 2017. Lorsque le décret Parcours professionnels, carrières et rémunérations, le fameux PPCR, puis celui relatif au nouveau régime indemnitaire des fonctionnaires de l’État (RIFSEEP*) ont été publiés en 2016, l’équipe CFDT du CNRS a donc pleinement soutenu ces mesures en faveur de la revalorisation des carrières et des rémunérations.
En campagne avec le Sgen-CFDT et la lien vers le contenu : Fonctions publiques - UFFA
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Le premier, le protocole PPCR, pose le principe selon lequel chaque fonctionnaire doit pouvoir dérouler une carrière complète sur au moins deux grades, dans toutes les catégories (A, B et C). Pour négocier sa mise en œuvre au CNRS, l’équipe CFDT a dû batailler âprement sous le feu nourri des critiques des autres organisations syndicales. « Elles ont multiplié les fausses informations auprès des agents et pris le contre-pied systématique de toutes nos propositions », détaille Yannick. À ce jour, la négociation PPCR engagée avec la direction du CNRS a déjà permis à 64 % des agents du CNRS de progresser en corps ou en grade et en rémunération. « Alors, avec la Fédération Sgen-CFDT et l’Uffa [Union des fédérations de fonctionnaires et assimilés], nous continuons à faire campagne : tous les impacts du PPCR sont en ligne et régulièrement mis à jour sur notre site web », affirme Yannick.
À cette première étape a suivi l’apparition du RIFSEEP : cet acronyme désigne le nouveau dispositif indemnitaire qui doit remplacer la plupart des primes et indemnités existantes. « Avant cela, les ingénieurs et les techniciens du CNRS recevaient une “prime de participation à la recherche scientifique” dont le montant était calculé selon le corps ou le grade occupé, et attribué par le directeur du service. Un régime datant des années soixante, précise Yannick, mais surtout un système à la tête du client, opaque et inégalitaire. » À l’inverse, le nouveau régime indemnitaire adosse cette prime à la fonction occupée plutôt qu’au corps ou au grade. Il est composé de deux parts : l’une est fixe et mensuelle, liée à l’exercice de la fonction ; l’autre vient en complément (20 % de la prime totale) et est librement consentie par le directeur du service. Le versement et le montant de cette seconde part, facultative, est rattaché à l’engagement professionnel et au service rendu par les agents.
Une intense communication avec les agents
« Pour les autres organisations syndicales, valoriser l’engagement des agents, c’est “la casse du service public”, relève David Trebosc, représentant du personnel. On nous a accusés de défendre ce “système pourri”, d’être les suppôts de la direction… Nous avons dû beaucoup communiquer avec les agents : il fallait expliquer en quoi le système était plus transparent qu’avant, qu’il n’y aurait aucune perte de salaire et que nous allions maintenant pouvoir comparer nos indemnisations avec celles des autres administrations pour demander un alignement par le haut. » Aujourd’hui, les chercheurs de catégorie A+ touchent une prime encore trois fois moins élevée que la prime la plus basse d’un technicien de catégorie B. Et…