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Extrait de l’hebdo n°3883
Les partenaires sociaux se sont réunis le 11 juillet pour une première séance de travail sur le régime de retraite complémentaire des salariés du privé (Agirc-Arrco). La négociation proprement dite débutera début septembre avec l’ambition d’aboutir début octobre.

Après la réforme des retraites du régime général imposée par le gouvernement, place à la négociation Agirc-Arrco. Cette fois, ce sont les partenaires sociaux qui sont à la manœuvre. Le gouvernement ne devrait donc être que spectateur, même s’il tente, ces derniers jours, de s’imposer dans la discussion – en laissant entendre que le régime devrait être mis à contribution pour financer une partie des mesures décidées dans la réforme du régime général. C’est donc dans un contexte quelque peu tendu avec les pouvoirs publics que va s’ouvrir, à la rentrée, cette négociation.
Réunis pour une séance de travail le 11 juillet, les partenaires sociaux ont acté le calendrier de la négociation. Cinq séances ont été prévues afin d’aboutir à un accord : les 5 et 13 septembre (matin), le 20 septembre (après-midi), le 29 septembre (matin) et le 4 octobre (après-midi). Un rythme extrêmement soutenu car l’agenda est contraint : pour que les nouvelles règles décidées paritairement puisse s’appliquer dès le 1er novembre, il faut les partenaires sociaux aboutissent au début du mois d’octobre.
Trois paramètres à prendre en compte
Rappelons que l’objectif de cette négociation, prévue de longue date, consiste à fixer les règles du régime Agirc-Arrco pour les quatre ans à venir (2023-2026). Et cela doit être fait en tenant compte de l’évolution du régime général (report progressif de l’âge de départ, fixé à 64 ans), du contexte économique (inflation) et de la démographie (fin du papy-boom, vieillissement de la population). Or, contrairement au régime général, l’Agirc-Arrco ne peut pas se trouver en déficit. Les gestionnaires du système doivent donc rester vigilants en prévoyant des réserves permettant d’affronter les déséquilibres démographiques.
Le principal souci de la CFDT dans le cadre de cette négociation est de veiller à la pérennité du système tout en privilégiant la question du pouvoir d’achat. Car, ces dernières années, il a été demandé des efforts aux retraités afin de garantir la viabilité du régime sur le plan financier. Or si l’on estime que ces difficultés sont aujourd’hui passées, la CFDT n’en souhaite pas moins garantir aux retraités le maintien de leur pouvoir d’achat pendant quatre ans.
Suppression du système de bonus-malus
Dans le même ordre d’idées, il est temps selon la CFDT de supprimer le système de bonus-malus (le fameux coefficient de solidarité) qui avait été mis en place en 2019. Cet abattement de 10 % de la pension complémentaire pendant trois ans n’a plus guère de sens avec le report à 64 ans de l’âge de départ en retraite.
Grâce à la bonne gestion des partenaires sociaux, l’Agirc-Arrco est aujourd’hui en bonne santé – ce qui, forcément, facilite l’entrée en négociation. Reste à voir si le climat sera au consensus à la rentrée. « Le sujet des retraites est toujours sensible, et c’est particulièrement vrai dans la période où les Français se sont vu imposer une réforme contre leur gré », résume Yvan Ricordeau, secrétaire général adjoint, qui va mener les négociations au nom de la CFDT.