Le comité d’entreprise CFDT de Sesam-Vitale vise à mettre la culture et en particulier le théâtre en bonne place dans les propositions de ses activités sociales et culturelles. C’est un axe revendicatif fort au même titre que les rémunérations ou les conditions de travail. Pour le plus grand bénéfice des salariés participants.
« Pour moi, c’est l’opportunité de découvrir des pièces de théâtre que je ne serais pas allée voir. Cela permet aussi d’échanger avec des collègues, le moment est très convivial même si les avis sont partagés sur les œuvres. » Béatrice Fourcade, ingénieure d’études au GIE, juge très positivement le parcours théâtre proposé par son comité d’entreprise : « C’est une heureuse initiative ! » Ce mercredi soir, Cezam, le réseau inter-CE, organisateur de cette proposition, a dressé un bilan du parcours théâtre suivi tout au long de l’année par cinq comités sociaux et économiques (CSE) ou comités d’entreprise (CE) dont celui de Sesam-Vitale. Il y a là une petite trentaine de salariés et une metteuse en scène, Pascale Nandillon, venue répondre à leurs questions. Chacun y va de son appréciation : « J’ai été chamboulée par Séisme, l’histoire d’un couple sans enfant », « J’ai pleuré sur Dancefloor Memories, une pièce sur Alzheimer », « Je n’ai pas compris le propos de Stadium, qui traite de la passion du football des supporteurs du Racing Club de Lens ». Sur ces thématiques d’actualité, tous conviennent que « l’intensité des émotions est bien plus forte au théâtre que devant un écran de télévision ».
Une farouche volonté de créer du lien social
L’aide du réseau inter-CE Le parcours théâtre Un choix politique |
À l’heure du bilan de cette deuxième année du parcours théâtre, Jean-Louis Decrand, délégué syndical CFDT, Virginie Dufresne, trésorière du CE, et Richard Longué, élu CE, se félicitent d’avoir prolongé cette expérience. « Au départ, c’était une manière d’innover, d’oser une nouvelle idée. Mais notre politique, c’est bien de créer du lien social entre les salariés, d’inciter des salariés qui n’iraient pas au théâtre à y passer une soirée, et pas de faire de la redistribution pure et simple, affirme d’emblée le délégué syndical. Sinon il suffirait de diviser le budget du CE par le nombre de salariés, comme certains nous le demandent parfois. » Et ça marche ! Il n’est pas rare de retrouver le lendemain les spectateurs échangeant sur la pièce de la veille. Forcément, certaines œuvres suscitent davantage de débats que d’autres. « On reçoit parfois des critiques du genre “C’est trop contemporain” ou “Pas assez classique”, constate Jean-Louis Decrand, mais les salariés sont ouverts. Ils sont prêts à être surpris… ou déçus. »
Sur les 200 salariés de l’entreprise qui gère la carte Vitale, une vingtaine suit la proposition théâtre. Pour le CE, dont le budget est de 1 % de la masse salariale, le coût du parcours théâtre est faible. « Il est même gratuit pour le salarié qui suit le parcours, explique Richard Longué ; le CE prend tout en charge. Le prix des places n’est pas élevé : 10 euros par spectacle et par salarié, et le programme prévoit trois spectacles par an. »
Entre 10 et 20 % des salariés intéressés
Le CE travaillait déjà avec Cezam sur d’autres propositions : le prix du roman, le prix BD et le prix DVD. « Le prix du roman n’a pas rencontré son public, se souvient Virginie Dufresne. En revanche, les deux autres marchent bien. Le CE achète neuf BD et sept DVD que les salariés lisent ou visionnent dans l’année au terme de laquelle ils votent pour choisir le prix. Nous avons aussi une activité jeux avec la ludothèque du Mans qui marche bien. Elle est indépendante de Cezam. » De 10 à 20 % des salariés participent à chacune des activités selon les années et « ce ne sont pas toujours les mêmes », observe Richard Longué. Le succès de la BD et des DVD ne se dément pas…