Sept syndicats européens plaident pour un meilleur accueil des migrants

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iconeExtrait de l’hebdo n°3891

Dix ans après le drame de Lampedusa, sept syndicats français, italiens et allemand appellent à une prise en charge européenne des questions migratoires.

Par Nicolas Ballot— Publié le 04/10/2023 à 13h33 et mis à jour le 04/10/2023 à 13h35

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© Ciro Fusco/Zuma Press/Zuma-RÉA

1. La CFDT, la CGT, FO, la CGIL, la CISL et l’UIL (Italie) et le DGB (Allemagne).

Il y a dix ans, le 3 octobre 2013, le monde découvrait l’île de Lampedusa (Italie) au travers du drame qui a coûté la vie à 368 hommes, femmes et enfants dont l’embarcation a fait naufrage. Depuis, ce ne sont pas moins de 28 000 migrants – selon les chiffres de l’ONG SOS Méditerranée – qui sont morts noyés aux portes de l’Europe en tentant de fuir la guerre et/ou la misère.

Alors que Lampedusa est de nouveau au cœur de l’actualité et de l’agitation politique (du fait de l’arrivée, à la mi-septembre, de plus de 10 000 migrants en quelques jours), sept organisations syndicales européennes1, dont la CFDT, publient une déclaration commune pour condamner « les réponses répressives et d’endiguement [des] migrations aux frontières de l’Europe [qui] se sont largement révélées inefficaces [et qui] n’ont fait qu’accroître les risques et les prix de la route illégale, au profit des réseaux d’organisations criminelles et de corruption qui gèrent sans scrupules les itinéraires de migration ».

Revoir les règles européennes

2. Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes.

Saluant « la solidarité de la population locale [de Lampedusa] qui, au milieu de mille difficultés et épreuves, a montré le côté humain qui nous unit », les sept organisations syndicales plaident pour que l’Union européenne et les gouvernements des États membres abordent la question migratoire « de manière responsable et prospective afin de transformer une urgence humanitaire en une ressource pour notre avenir ». Elles appellent de fait à « rouvrir immédiatement le débat sur Frontex2 et l’accord de Dublin et sur la solidarité entre les États », qui doit désormais, selon les organisations syndicales, « se faire sur une base contraignante afin de soulager les pays ayant des côtes et des frontières avec les pays tiers ».

3. Ces accords bilatéraux sont fondés sur le principe d’un blocage des départs en échange de ressources économiques destinées à renforcer les systèmes de police.

À propos de l'auteur

Nicolas Ballot
rédacteur en chef de Syndicalisme Hebdo et de CFDT Magazine

Alors que les accords bilatéraux passés avec les pays d’origine et de transit3 « se sont révélés contre-productifs [conduisant] au non-respect des droits de l’homme et des libertés, à l’usage de la violence et à la création de véritables ghettos ou de centres de détention permanents », il est grand temps pour les signataires que soient trouvés de nouveaux accords avec les pays tiers « basés sur la coopération pour le développement local et l’échange, la formation et la création d’initiatives de codéveloppement et de voisinage, dans le but de réduire les facteurs d’expulsion et les migrations forcées ».