Prévention-sécurité : la CFDT ne signe pas les accords sur les classifications et les minima conventionnels

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iconeExtrait de l’hebdo n°3870

Par Fabrice Dedieu— Publié le 18/04/2023 à 12h00

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© Nicolas Tavernier/RÉA

Pour la Fédération CFDT des Services, c’est non : la deuxième organisation syndicale de la branche de la prévention-sécurité ne signera pas1 les deux accords concernant les classifications et les minima conventionnels, en négociation depuis plus de deux ans. Le compte n’y est pas puisqu’une grosse partie des activités (télésurveillance, détection cynophile d’explosif, sécurité privée sur site sensible, préventeur2, protection physique des personnes, fonctions supports…) ne sont pas prises en compte par l’accord et renvoyées à une négociation future.

Une reconnaissance qui n’est pas à la hauteur

« Ces métiers ne sont donc pas reconnus par ces classifications », explique Lahouari Boubekeur, secrétaire national de la CFDT-Services en charge de cette branche, qui dénonce une négociation bâclée : « Pour les employeurs, l’impératif, c’est d’être en ordre de bataille pour les Jeux olympiques de 2024. La négociation aurait pu durer un peu plus longtemps, pour vraiment intégrer toutes les activités. Mais les organisations patronales n’ont pas voulu nous entendre. »

D’autres points posent des problèmes : la fusion de plusieurs catégories d’emplois, qui va engendrer de la polycompétence non rémunérée, selon la CFDT-Services, mais aussi l’intégration de la prime d’ancienneté dans le salaire de base et les augmentations rendues déjà caduques par l’inflation. « Les employeurs ne reconnaissent pas la pénibilité et l’intérêt des métiers. Ils font en sorte de ne pas augmenter les salaires pour proposer des prix toujours plus bas lors des appels d’offres », analyse Lahouari Boubekeur. « Aujourd’hui, un agent de sécurité en arrière-caisse reste debout pendant douze heures à piétiner. Qui va encore vouloir faire ce métier payé à peine plus que le Smic ? »