La rédaction de “Syndicalisme Hebdo” prend ses quartiers d’été jusqu’au 27 août. D’ici là, suivez l’actualité sociale sur notre compte X : @SH_CFDT. En savoir plus

Premier bilan du Conseil national de la refondation

temps de lectureTemps de lecture 4 min

iconeExtrait de l’hebdo n°3887

À l’issue d’une troisième séance plénière réunissant les parties prenantes le 7 septembre à l’Élysée, l’exécutif a annoncé la généralisation des CNR territoriaux et inscrit trois nouveaux sujets à l’ordre du jour des CNR thématiques. La CFDT, de son côté, dresse un bilan mitigé.

Par Anne-Sophie Balle— Publié le 12/09/2023 à 12h00

Enjeu démocratique : le Conseil national de la refondation (CNR) doit associer davantage la société civile à la construction des politiques publiques.
Enjeu démocratique : le Conseil national de la refondation (CNR) doit associer davantage la société civile à la construction des politiques publiques.© Gabrielle Cézard/Pool/RÉA

Un an tout juste après son lancement à Marcoussis (Essonne/Île-de-France), le Conseil national de la refondation tenait sa troisième séance plénière, plusieurs fois reportée en raison du contexte social à l’échelle nationale. L’occasion pour les parties prenantes de tirer un premier bilan des travaux engagés à l’automne 2022 mais aussi de la méthode de co-construction des politiques publiques censée impliquer davantage les organisations de la société civile dans les transformations du pays. « La question de la façon dont on peut embarquer ou pas l’ensemble des citoyens est fondamentale. Or, aujourd’hui, la méthode ne répond pas à cet enjeu », confiait Marylise Léon quelques minutes avant la réunion.

En effet, l’absence de cadrage clair et la difficulté à articuler les différents CNR ont brouillé le bon fonctionnement du CNR, ont noté les organisations syndicales présentes à la réunion (CGT, FO et CFE-CGC ayant décidé de boycotter la rencontre).

Quel bilan des différents CNR ?

1. Rapport des Assises du travail par Sophie Thiéry et Jean-Dominique Senard.

Les sujets étaient pourtant prometteurs : bien vieillir, climat et biodiversité, jeunesse, logement, numérique, petite enfance ou encore Assises du travail. Finalement, seul le dernier point aura vraiment porté ses fruits, les travaux débouchant sur 17 propositions1 visant à « re-considérer le travail » et à « restaurer la confiance », dont certaines ont permis d’alimenter le « pacte de la vie au travail » présenté à la fin avril par Élisabeth Borne. De son côté, le CNR bien vieillir devrait donner lieu à la proposition de loi éponyme reprenant plusieurs mesures évoquées lors des travaux – c’est du moins ce à quoi s’est engagé l’exécutif. À l’inverse, le CNR modèle productif et social (probablement celui qui suscitait le plus d’attentes côté syndical, en permettant enfin d’aborder les questions de modèle social, d’inégalités et de partage de la valeur) s’est finalement cantonné à une réunion plénière fin 2022. Pas de quoi avancer quelques propositions concrètes.

Cinq impératifs et trois nouvelles thématiques

Conscient de la nécessité de « sortir davantage des couloirs de nage », le chef de l’État souhaite travailler à « un cadre de référence ». Une nouvelle méthode par laquelle les futurs travaux des CNR thématiques devront répondre à cinq impératifs : la justice sociale, le climat, la biodiversité, la croissance et les finances publiques.

La réunion plénière du 7 septembre aura, en outre, permis de faire émerger trois nouveaux sujets qui feront l’objet de réflexions spécifiques au sein de nouveaux CNR thématiques : la santé mentale, le modèle productif et les émeutes du début de l’été.

À propos de l'auteur

Anne-Sophie Balle
Rédactrice en chef adjointe de Syndicalisme Hebdo

Lors de son université syndicale d’été, la CFDT pointait l’effritement de la cohésion nationale (à la suite de la mort du jeune Nahel), le besoin de comprendre collectivement cette colère sociale et ce qu’elle revêt. « Il ne peut y avoir de réponse unique à cette colère. Car si la réponse est unique, elle sera forcément politicienne ; ce qui donnera inévitablement du grain à moudre à l’extrême droite. Nous nous y refusons », martelait la secrétaire générale lors d’une table ronde avec la présidente du Mouvement associatif, Claire Thoury. Un monde associatif dont il aura d’ailleurs été question lors du bilan du CNR – le président de la République ayant chargé la Première ministre de conduire « un travail spécifique sur la revitalisation du monde associatif », sans plus de précision.