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Extrait de l’hebdo n°3815
Le gouvernement annonce des mesures d’urgence en faveur du pouvoir d’achat. Il doit par ailleurs dévoiler dans la semaine son “plan de résilience économique et sociale” afin de faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine.

Quinze centimes d’euro de ristourne par litre d’essence à partir du 1er avril, et cela pendant quatre mois. L’annonce faite par le Premier ministre le 12 mars n’est évidemment pas passée inaperçue. Après avoir étudié différents scénarios, l’exécutif a finalement tranché en faveur de cette mesure générale qui a l’avantage d’être simple et compréhensible par tous.
La CFDT, qui s’était prononcée pour une mesure davantage ciblée, regrette néanmoins ce choix. « On ne vit pas tous la même pression de la hausse du prix de l’énergie selon nos revenus ou que l’on a besoin ou pas de se déplacer pour son travail », a réagi Laurent Berger sur les ondes d’Europe 1, lundi dernier. Contrairement à d’autres dispositifs tel le chèque inflation, cette remise de 15 centimes passe à côté de la question du chauffage. Or « 10 % des Français sont en situation de précarité énergétique mais ne sont pas forcément concernés par la mesure », insiste le secrétaire général de la CFDT.
Hausse du point d’indice, enfin !
Alors que les prévisions d’inflation ne cessent de changer (on annonce à présent une inflation comprise entre 3,7 à 4,4 % pour 2022), l’exécutif a manifestement voulu frapper les esprits. Autre décision majeure dans la période : la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, a annoncé, le lundi 14 mars, une hausse du point d’indice des fonctionnaires d’ici à l’été. Une mesure extrêmement forte sur le plan symbolique puisque ce fameux point d’indice était gelé depuis 2017, et que la majorité ne semblait pas, il y a encore peu, décidée à consentir à une augmentation générale. « Un tabou a été levé », salue la CFDT, qui attend à présent des précisions.
Dans quelques jours, le gouvernement dévoilera les grandes lignes de son « plan de résilience économique et sociale » censé aider les entreprises et leurs salariés dont l’activité est impactée par la guerre en Ukraine. Ce plan devrait comporter un volet important consacré aux questions énergétiques, mais pas seulement. Certains secteurs d’activité pourraient recevoir des aides directes, et des dispositifs bien connus pendant les différents confinements devraient être relancés, à l’instar du chômage partiel de longue durée. À présent, tout l’enjeu, selon la CFDT, consiste à obtenir « un meilleur contrôle social des aides publiques qui seront mises sur la table pour aider les entreprises à passer cette crise ».