Legum’land, les travailleurs de la terre

Légum’Land emploie 140 salariés à Ychoux (Landes/Nouvelle-Aquitaine) pour produire, laver et empaqueter des carottes toute l’année. En 2000, l’entreprise a été rachetée par le groupe coopératif Agrial (22 000 salariés dans onze pays). Ici, paillage plastique dans les champs après le semis des graines.
Légum’Land emploie 140 salariés à Ychoux (Landes/Nouvelle-Aquitaine) pour produire, laver et empaqueter des carottes toute l’année. En 2000, l’entreprise a été rachetée par le groupe coopératif Agrial (22 000 salariés dans onze pays). Ici, paillage plastique dans les champs après le semis des graines.© Joseph Melin

iconeExtrait du magazine n°502

Quand on pense à l’agriculture, vient à l’esprit l’image du chef d’exploitation à la tête d’une ferme transmise de génération en génération. C’est ce modèle traditionnel d’agriculture qui exprime sa colère et ses inquiétudes depuis plusieurs mois, avec ses organisations syndicales et patronales bien connues que sont la FNSEA, la Confédération paysanne ou encore Coordination rurale.

Par Jérôme Citron— Publié le 29/03/2024 à 10h00

À propos de l'auteur

Jérôme Citron
rédacteur en chef adjoint de CFDT Magazine

Pourtant, il existe d’autres agriculteurs, très nombreux, dont on parle très peu : les ouvriers agricoles et autres chefs de culture. Ils sont autour de 750 000 à «nourrir les Français», selon la formule consacrée. Tout aussi passionnés, ils font partie de cette deuxième ligne essentielle que la crise sanitaire a mise en lumière.

Ils sont aussi l’avenir de l’agriculture, d’où l’urgence d’aborder la question des carrières, des rémunérations et des conditions de travail. La France va avoir besoin d’une nouvelle génération d’agriculteurs bien formés et prêts à s’investir dans un travail souvent pénible. Tous ne deviendront pas patron, la plupart choisiront le salariat et rejoindront même, peut-être, la CFDT. Reportage chez Légum’Land et aux Fermes Larrère, deux entreprises landaises.

Légum’Land emploie 140 salariés à Ychoux (Landes/Nouvelle-Aquitaine) pour produire, laver et empaqueter des carottes toute l’année. En 2000, l’entreprise a été rachetée par le groupe coopératif Agrial (22 000 salariés dans onze pays). Ici, paillage plastique dans les champs après le semis des graines.
Légum’Land emploie 140 salariés à Ychoux (Landes/Nouvelle-Aquitaine) pour produire, laver et empaqueter des carottes toute l’année. En 2000, l’entreprise a été rachetée par le groupe coopératif Agrial (22 000 salariés dans onze pays). Ici, paillage plastique dans les champs après le semis des graines.© Joseph Melin
Délégué syndical CFDT dans l’entreprise familiale Les Fermes Larrère, Elouann Boucher est chef de cultures. Une fonction recherchée dans les exploitations 
qui grossissent et nécessitent de plus en plus de cadres formés.
Délégué syndical CFDT dans l’entreprise familiale Les Fermes Larrère, Elouann Boucher est chef de cultures. Une fonction recherchée dans les exploitations qui grossissent et nécessitent de plus en plus de cadres formés. © Joseph Melin
Délégué syndical CFDT de Légum’Land et secrétaire du CSE, Benjamin Gorsky a exercé plusieurs métiers dans l’entreprise. Embauché à la station de lavage, 
il est aujourd’hui à la production, capable de conduire toutes les machines. Très engagé syndicalement, il est aussi élu à la Fédération CFDT Agri-Agro et négocie pour la branche production agricole.
Délégué syndical CFDT de Légum’Land et secrétaire du CSE, Benjamin Gorsky a exercé plusieurs métiers dans l’entreprise. Embauché à la station de lavage, il est aujourd’hui à la production, capable de conduire toutes les machines. Très engagé syndicalement, il est aussi élu à la Fédération CFDT Agri-Agro et négocie pour la branche production agricole. © Joseph Melin
Ramassage des dernières carottes d’hiver dans l’un des champs exploités par Les Fermes Larrère. Nous sommes à la mi-février.
Ramassage des dernières carottes d’hiver dans l’un des champs exploités par Les Fermes Larrère. Nous sommes à la mi-février.© Joseph Melin
L’atelier de maintenance des machines agricoles est un centre névralgique de l’entreprise. La production de carottes est extrêmement mécanisée. À la fin de l’hiver, l’activité ralentit, c’est le moment de prendre soin des machines et de les réviser.
Ici, Jean-Christophe affine le réglage d’une déplastiqueuse.
L’atelier de maintenance des machines agricoles est un centre névralgique de l’entreprise. La production de carottes est extrêmement mécanisée. À la fin de l’hiver, l’activité ralentit, c’est le moment de prendre soin des machines et de les réviser. Ici, Jean-Christophe affine le réglage d’une déplastiqueuse. © Joseph Melin
Responsable de l’atelier de maintenance, Patrick (à g.) discute avec Thierry (à d.) en train de changer la pièce d’un tracteur chargé de couper 
les fanes de carotte.
Responsable de l’atelier de maintenance, Patrick (à g.) discute avec Thierry (à d.) en train de changer la pièce d’un tracteur chargé de couper les fanes de carotte. © Joseph Melin
Doyen de l’atelier et de l’entreprise, Jean-Jacques travaille depuis trente-trois ans chez Légum’Land et s’apprête à prendre sa retraite à plus de 70 ans.
Doyen de l’atelier et de l’entreprise, Jean-Jacques travaille depuis trente-trois ans chez Légum’Land et s’apprête à prendre sa retraite à plus de 70 ans.© Joseph Melin
Une fois ramassées, les carottes vont suivre un circuit très automatisé afin d’être lavées, triées, calibrées puis conditionnées. L’activité s’adapte à la demande des clients. Les carottes récoltées dans les champs sont déjà toutes vendues. Il n’y a pas de stock, pour garantir au maximum la fraîcheur.
Une fois ramassées, les carottes vont suivre un circuit très automatisé afin d’être lavées, triées, calibrées puis conditionnées. L’activité s’adapte à la demande des clients. Les carottes récoltées dans les champs sont déjà toutes vendues. Il n’y a pas de stock, pour garantir au maximum la fraîcheur.© Joseph Melin
Au tri, des salariés espagnols, d’origine sud-américaine, côtoient des ouvriers issus des pays de l’Est. Une réalité commune dans l’industrie agroalimentaire.
Au tri, des salariés espagnols, d’origine sud-américaine, côtoient des ouvriers issus des pays de l’Est. Une réalité commune dans l’industrie agroalimentaire.© Joseph Melin
Responsable lavage, Virginie est élue CFDT au CSE. Cette « ancienne » est entrée comme trieuse, puis a pris des responsabilités. Très attachée à l’entreprise, elle aimerait que l’avis des salariés soit davantage pris en considération.
Responsable lavage, Virginie est élue CFDT au CSE. Cette « ancienne » est entrée comme trieuse, puis a pris des responsabilités. Très attachée à l’entreprise, elle aimerait que l’avis des salariés soit davantage pris en considération.© Joseph Melin
En haute saison, l’usine peut traiter plus de 350 tonnes de carottes par jour. Les carottes sont vendues en France et en Europe. L’usine propose tous types de conditionnement : du petit sachet à la cagette jusqu’aux sacs gigantesques que l’on ne peut porter qu’à l’aide de machines.
En haute saison, l’usine peut traiter plus de 350 tonnes de carottes par jour. Les carottes sont vendues en France et en Europe. L’usine propose tous types de conditionnement : du petit sachet à la cagette jusqu’aux sacs gigantesques que l’on ne peut porter qu’à l’aide de machines.© Joseph Melin
Surveillante de ligne, Isabelle est élue CFDT au CSE, où elle défend la question du pouvoir d’achat et des conditions de travail. Une des spécificités de l’entreprise est d’avoir une activité fluctuante, ce qui crée des difficultés avec les horaires de travail 
des salariés.
Surveillante de ligne, Isabelle est élue CFDT au CSE, où elle défend la question du pouvoir d’achat et des conditions de travail. Une des spécificités de l’entreprise est d’avoir une activité fluctuante, ce qui crée des difficultés avec les horaires de travail des salariés. © Joseph Melin
Afin d’améliorer les conditions de travail, l’entreprise a, entre autres, fait installer des palettes intermédiaires pour éviter aux salariés de lever des charges lourdes trop haut.
Afin d’améliorer les conditions de travail, l’entreprise a, entre autres, fait installer des palettes intermédiaires pour éviter aux salariés de lever des charges lourdes trop haut. © Joseph Melin
Malgré l'aide des machines, comme dans toutes les industries, les troubles musculosquelettiques (TMS) restent cependant un fléau.
Malgré l'aide des machines, comme dans toutes les industries, les troubles musculosquelettiques (TMS) restent cependant un fléau. © Joseph Melin