Les allocations chômage revalorisées de 1,9 % au 1er juillet

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iconeExtrait de l’hebdo n°3881

La revalorisation annuelle des allocations chômage, prévue par la réglementation, était à l’ordre du jour du conseil d’administration de l’Unédic le 27 juin. Contrainte de s’abstenir pour ne pas pénaliser davantage les demandeurs d’emploi, la CFDT fait part de son amère déception après la revalorisation de 1,9 % imposée par le patronat, très en deçà des attentes syndicales et du contexte inflationniste.

Par Anne-Sophie Balle— Publié le 28/06/2023 à 14h05

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© Marta Nascimento/RÉA

La décision était attendue par près de 2,6 millions de demandeurs d’emploi. Elle se révèle, malheureusement, très insuffisante. Réuni fin juin, le conseil d’administration de l’Unédic a voté, comme c’est le cas chaque année, la revalorisation annuelle des allocations chômage applicable au 1er juillet. En 2022, la CFDT avait accepté la proposition patronale d’une revalorisation limitée à 2,9 % et obtenu une clause de revoyure en mars 2023 de 1,9 % – sans que cette décision exceptionnelle ne préempte la revalorisation de 2023.

In fine, c’est pourtant une revalorisation a minima qui a été actée ce 27 juin, le patronat proposant une faible hausse égale à 1,9 % et restant fermé à la discussion, quand la CFDT voulait une augmentation de 4,5 %. Dans un contexte économique marqué par une inflation moyenne de 5,4 % qui pèse fortement sur le pouvoir d’achat, cette revalorisation représente une augmentation moyenne inférieure à 20 euros par mois pour les demandeurs d’emploi sans aucune activité dont l’allocation moyenne est de 1 077 euros mensuels.

Deux réformes successives

« Il faut pourtant bien se rappeler que les demandeurs d’emploi ont récemment subi de très fortes baisses de leurs droits », alerte Olivier Guivarch, secrétaire national en charge des questions d’emploi, dans un communiqué. En effet, la réforme de 2021 – avec le changement de calcul de l’allocation et le passage de la durée minimale d’activité de quatre à six mois afin de pouvoir ouvrir des droits à indemnisation – a substantiellement diminué le montant des allocations des demandeurs d’emploi… et impacté positivement la situation financière du régime.

Quant au « second volet » de la réforme, à savoir la baisse de 25 % de la durée d’indemnisation pour tous les nouveaux demandeurs d’emploi (appliquée depuis le 1er février), il devrait se traduire par une diminution moyenne de 12 % du nombre d’allocataires indemnisés, soit 300 000 personnes. « L’effet cumulé de ces deux réformes est sans précédent dans l’histoire de l’assurance chômage », affirme la CFDT : en régime de croisière, elles conduiraient à 6,7 milliards d’euros d’économies annuelles ! Du jamais vu…

L’abstention de la CFDT pour éviter le pire

À propos de l'auteur

Anne-Sophie Balle
Rédactrice en chef adjointe de Syndicalisme Hebdo

Ce sont ces différents arguments qui ont poussé la CFDT à revendiquer une revalorisation décente de 4,5 % lors du conseil d’administration. Mais le patronat est resté fermé à la discussion. L’abstention restait donc la seule voie possible. En effet, la réglementation de l’assurance chômage a ceci de particulier que tout vote contre conduit à une absence de décision, ce qui revient à une revalorisation nulle. « La CFDT a pris ses responsabilités mais regrette avec amertume la décision patronale d’une revalorisation trop faible des allocations chômage », conclut Olivier Guivarch.