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Extrait de l’hebdo n°3913
L’Unédic présentait le 21 mars la deuxième édition de son étude “Le travail en transitions”. Elle met l’accent sur la manière dont les dirigeants d’entreprise appréhendent et anticipent (ou non) l’évolution des compétences de leurs salariés dans un monde en plein bouleversement technologique et écologique.
Après les actifs, en 2023, 402 dirigeants d’entreprise ont été questionnés par l’Unédic sur leur perception de l’impact des transitions écologique et numérique sur le monde du travail. Ce travail prospectif mené par l’organisme paritaire vise à « alimenter le débat public et éclairer les acteurs de terrain quant à la manière de passer ces transitions de la façon la plus douce possible », résumait Patricia Ferrand, vice-présidente (CFDT) de l’Unédic, à l’occasion de la présentation des résultats de ladite étude.
Premier enseignement : les transitions sont devenues le quotidien des entreprises, 55 % d’entre elles déclarent être impactées par au moins une des transitions. En revanche, six sur dix affirment que leur entreprise n’est pas prête à faire face, et quatre sur dix que leurs salariés ne possèdent « pas du tout » les compétences nécessaires pour la transition écologique ou numérique. Dans cette vue d’ensemble, l’étude note une nuance notable entre les différents enjeux : la transition écologique a un impact fort pour 79 % des sociétés de plus de 250 salariés, et les entreprises se disent globalement préparées à y faire face (exception faite des secteurs de la construction et du commerce). À l’inverse, la transition numérique est une perspective plus lointaine, certains secteurs tels que l’industrie et le commerce ne s’estimant pas concernés par le sujet.
L’adaptation des compétences… un rendez-vous manqué
Face à ces transformations, comment les employeurs embrassent leur rôle en matière de développement des compétences des salariés ? Si 91 % considèrent qu’il est de leur rôle de développer les connaissances de leurs salariés, il semble y avoir « un rendez-vous manqué », analyse l’étude. Les employeurs misent d’abord sur la formation (45 %) et le tutorat (30 %) mais sont encore très peu nombreux à estimer que les compétences de leurs équipes sont adaptées aux besoins de la transition écologique (22 %) et numérique (18 %). Ainsi, près de quatre dirigeants sur dix (37 %) déclarent n’avoir mis en place aucune action de développement des compétences relatives à ces transformations.
Lorsqu’on observe les causes de ce manque d’anticipation, deux éléments reviennent : le rythme trop rapide des changements (notamment dans l’industrie) et le coût de la formation des salariés, jugé trop élevé. Pourtant, « on voit bien qu’il va falloir mettre le pied sur l’accélérateur », estime l’Unédic, qui, dans le cadre de son rôle de protection des parcours professionnels au plus près des réalités de l’emploi, entend bien accompagner ces transitions.