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Extrait de l'hebdo n°3965
Le 30 avril, la CFDT, la CGT, l’Unsa et la DGB ont publié une déclaration commune. L’intersyndicale y annonce la création d’un réseau syndical franco-allemand pour défendre la démocratie face aux extrêmes qui menacent l’Europe sociale.

Le 23 février, lors des élections fédérales, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) a provoqué un tremblement de terre au sein du paysage politique outre-Rhin. Réalisant une percée historique, il a décroché la seconde place avec 20,8 % des suffrages (+10,5 points par rapport à 2021), envoyant 152 députés au Bundestag (le parlement allemand). Pire, il est arrivé en tête dans 5 des 16 Länder (« États ») du pays. Quelques mois plutôt, en France, pendant les législatives anticipées, le Rassemblement national avait confirmé son ancrage lors du premier tour (34 % des suffrages avec ses alliés), devant le Nouveau front populaire (28 %).
Loin d’être une exception, cette percée de l’extrême droite évoque les heures sombres du XXe siècle. C’est ce que rappellent la CFDT, la CGT, l’Unsa et la DGB allemande dans une déclaration commune : « Plusieurs décennies auparavant, les Allemands et les Français ont trouvé le chemin de la paix et de la solidarité après le déchaînement de crimes et de violences le plus absolu de notre histoire. Nous revendiquons cet héritage antifasciste pour aujourd’hui protéger ensemble nos valeurs et nos démocraties du projet de démantèlement de l’extrême droite. »
Promouvoir la solidarité européenne
Fort de sept millions d’adhérents au total, le quatuor syndical a décidé de créer le réseau syndical franco-allemand pour la défense de la démocratie. Son ambition : alimenter le débat public, agir auprès des acteurs et des institutions nationales et européennes, ou encore, mettre en place des initiatives pour promouvoir la solidarité européenne. « Nos organisations jouent un rôle essentiel pour empêcher le musellement de nos expressions et des libertés individuelles et collectives », insistent les signataires. Le réseau ne cessera pas non plus de rappeler que l’extrême droite est l’ennemi des travailleurs et des organisations syndicales. « Nous ne sommes pas dans la théorie, nous parlons simplement de faits. Que ce soit au Chili, en Finlande, en Hongrie ou aux États-Unis, dès son accession au pouvoir, l’extrême droite rogne les droits des travailleurs et s’attaque à la négociation collective », confirme Hélène Deborde, du service Europe-International CFDT.