Le pari de l’aquaculture durable

Né il y a plus de quarante ans dans les Landes, le groupe Aqualande s’est rapidement imposé comme leader européen de l’aquaculture.
Né il y a plus de quarante ans dans les Landes, le groupe Aqualande s’est rapidement imposé comme leader européen de l’aquaculture.© Joseph Melin

iconeExtrait du magazine n°491

Né il y a plus de quarante ans dans les Landes, le groupe Aqualande s’est rapidement imposé comme leader européen de l’aquaculture. Dopé par un marché de la truite fumée en plein essor, le pisciculteur mène depuis une dizaine d’années une politique de RSE dynamique : les ateliers ont été modernisés, le bien-être animal est pris en considération et les conditions d’élevage ont été repensées, ne serait-ce que pour s’adapter aux aléas du changement climatique.

Par Anne-Sophie Balle— Publié le 03/03/2023 à 10h00

La démarche RSE implique aussi de revoir les conditions de travail et d’emploi des 1 150 salariés d’Aqualande (dont 850 dans les Landes) sur les lignes de découpe et de transformation du poisson. Mais, malgré un investissement massif et des améliorations, notamment grâce à l’impulsion de la CFDT, la pénibilité reste une constante de l’activité. Froid, humidité, port de charges et gestes répétitifs sont le lot quotidien de ces travailleurs. Tous espèrent des avancées sur la réparation dans le cadre de la réforme des retraites. Car ils le savent : sur site, les marges de manœuvre sont étroites. 

Pour répondre à un marché en pleine croissance (5000 tonnes par an), le site de Sarbazan (Landes) a installé une nouvelle unité de conditionnement, très automatisée, et s’inscrit désormais dans une logique de filière complète, « de l’œuf à l’assiette ».
Pour répondre à un marché en pleine croissance (5000 tonnes par an), le site de Sarbazan (Landes) a installé une nouvelle unité de conditionnement, très automatisée, et s’inscrit désormais dans une logique de filière complète, « de l’œuf à l’assiette ».© Joseph Melin
L’usine s’est équipée d’une station de traitement des eaux, intégralement restituées en milieu naturel. C’est le pari de l’aquaculture durable, respectueuse des hommes, de l’environnement et des poissons.
L’usine s’est équipée d’une station de traitement des eaux, intégralement restituées en milieu naturel. C’est le pari de l’aquaculture durable, respectueuse des hommes, de l’environnement et des poissons.© Jospeh Melin
Le réchauffement climatique a un impact direct sur l’élevage des truites, avec des poissons plus petits qu’auparavant. La sécheresse de l’été 2022 a obligé le groupe à s’approvisionner à l’étranger pour ne pas avoir à recourir au chômage partiel.
Le réchauffement climatique a un impact direct sur l’élevage des truites, avec des poissons plus petits qu’auparavant. La sécheresse de l’été 2022 a obligé le groupe à s’approvisionner à l’étranger pour ne pas avoir à recourir au chômage partiel.© Joseph Melin
Évolution des modes de consommation oblige, de 15 à 20 % de la truite fumée traitée à Sarbazan est d’origine bio. Ce qui impose aussi un élevage dans des piscicultures spécifiques.
Évolution des modes de consommation oblige, de 15 à 20 % de la truite fumée traitée à Sarbazan est d’origine bio. Ce qui impose aussi un élevage dans des piscicultures spécifiques.© Joseph Melin
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© Jospeh Melin
En 2010, sous l’impulsion du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), le déchargement des camions en provenance des piscicultures voisines a été revu et sécurisé : garde-corps, passerelle et hangar fermé améliorent sensiblement les conditions de travail.
En 2010, sous l’impulsion du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), le déchargement des camions en provenance des piscicultures voisines a été revu et sécurisé : garde-corps, passerelle et hangar fermé améliorent sensiblement les conditions de travail.© Jospeh Melin
Les truites sont endormies électriquement au pôle abattage quand il fallait auparavant six minutes pour les insensibiliser dans des cuves de CO2. Elles sont ensuite saignées par une machine.
Les truites sont endormies électriquement au pôle abattage quand il fallait auparavant six minutes pour les insensibiliser dans des cuves de CO2. Elles sont ensuite saignées par une machine.© Joseph Melin
L’automatisation n’a pas fait disparaître la pénibilité de l’activité. Au nettoyage, les salariés traitent plusieurs tonnes de poisson par jour. Les gestes, répétitifs, provoquent continûment douleurs et lésions. L’humidité et le froid sont partout.
L’automatisation n’a pas fait disparaître la pénibilité de l’activité. Au nettoyage, les salariés traitent plusieurs tonnes de poisson par jour. Les gestes, répétitifs, provoquent continûment douleurs et lésions. L’humidité et le froid sont partout.© Joseph Melin
Après trente et un ans de métier, Dominique maîtrise parfaitement le filetage. Vigilante et protectrice vis-à-vis des nouveaux, elle veille aux gestes et postures des jeunes. Elle le sait : « Beaucoup s’en iront vite, on ne fait pas ça toute une vie. »
Après trente et un ans de métier, Dominique maîtrise parfaitement le filetage. Vigilante et protectrice vis-à-vis des nouveaux, elle veille aux gestes et postures des jeunes. Elle le sait : « Beaucoup s’en iront vite, on ne fait pas ça toute une vie. »© Joseph Melin
Jennyfer, coordinatrice de la zone 2.
Jennyfer, coordinatrice de la zone 2.© Joseph Melin
Cyrille Daudin est responsable d’équipe au tranchage et élu CSE. Il se réjouit de voir de plus en plus de femmes en responsabilité.
Cyrille Daudin est responsable d’équipe au tranchage et élu CSE. Il se réjouit de voir de plus en plus de femmes en responsabilité.© Joseph Melin
Aline Gourgues et Sylvie Spelat, déléguées syndicales, multiplient les visites d’atelier : ces temps-ci, le passage en deux-huit d’une partie du service des expéditions inquiète les salariés.
Aline Gourgues et Sylvie Spelat, déléguées syndicales, multiplient les visites d’atelier : ces temps-ci, le passage en deux-huit d’une partie du service des expéditions inquiète les salariés.© Joseph Melin