L’appel des salariés entendu à la Générale de téléphone

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Anatomie d’une chute

Les négociations salariales en 2023 ont été fructueuses pour les militants CFDT de cette entreprise du groupe Orange qui exploite des boutiques de l’opérateur. Un juste retour vu l’engagement des salariés, estime la section syndicale.

Par Fabrice Dedieu— Publié le 01/12/2023 à 10h00

Salariés et élus CFDT de la Générale de téléphone.
Salariés et élus CFDT de la Générale de téléphone.© DR

Sans le savoir, vous êtes peut-être déjà entré dans une boutique de la Générale de téléphone. En effet, cette entreprise d’environ 2 500 salariés exploite une partie des magasins physiques de l’opérateur Orange, soit 250 points de vente. C’est dans un contexte économique positif que les élus et militants CFDT ont pu aborder les négociations annuelles obligatoires (NAO) durant le printemps. « Après une année 2020 difficile, nous avons rétabli le chiffre d’affaires en 2021 et effectué une année 2022 exceptionnelle. Nous avons profité de cet élan, alors que l’inflation était importante, pour faire un constat sur nos rémunérations », explique Jean-Pierre Martinez, l’un des trois délégués syndicaux CFDT de la Générale de téléphone. « Il fallait vraiment marquer le coup, donc nous avons demandé 7 % d’augmentation générale, une prime pour les salariés des sièges, des mesures de promotion pour certains salariés ou encore une évolution de la prime d’ancienneté », détaille le militant.

Une négo qui rapporte

Après un bon mois de négociation, l’entreprise consent à une augmentation générale des salaires de 4,8 %, un chèque carburant de 300 euros, un ticket-restaurant augmenté de 1,20 euro, à 10,80 euros, une grille plus avantageuse pour les alternants, un abaissement des seuils qui déclenchent les primes d’ancienneté, des promotions automatiques selon l’ancienneté, une prime de partage de la valeur pouvant atteindre 1 000  euros. De nombreuses revendications CFDT ont donc été entendues – notamment la prime pour les salariés du siège, que les militants obtiennent.

« Ces salariés [au siège], durant nos visites de terrain, nous ont dit qu’ils travaillaient beaucoup et, à la différence des personnes en boutique, qu’ils ne touchaient pas de prime. Je pense qu’il fallait les écouter », souligne Jean-Pierre. Ils devaient percevoir 600 euros à la fin novembre. « C’est un droit nouveau, précise-t-il, qui vient reconnaître le surcroît d’activité qu’ils ont en ce moment. » En effet, l’entreprise est en pleine transformation : Orange doit transférer plus d’une centaine de boutiques de son giron à la Générale de téléphone. Des mobilités au sein de l’entreprise, mais aussi en provenance d’Orange, et des recrutements extérieurs sont prévus. « À terme, en 2026, nous serons plus de 4 000 salariés », glisse Anne-Sophie Lamon-More, elle aussi déléguée syndicale CFDT. L’entreprise semble donc avoir intérêt à les fidéliser.

« Nous avons créé des droits nouveaux »

À propos de l'auteur

Fabrice Dedieu
Journaliste

Mais au-delà de ça, pour les militants, ces résultats sont « un juste retour des choses ». « Nous avons connu des années difficiles. Maintenant, quand nous voyons la bonne réussite de la société et l’inflation, ça aurait été mal vu de faire une augmentation de 3 % », estime Anne-Sophie. Selon Jean-Pierre, ces négociations ont été un succès, car chaque salarié y trouvera son compte : « Il est important de n’oublier personne. Nous avons créé des droits nouveaux que nous ferons évoluer lors des prochaines négociations. »