Parce qu’elle s’intéresse de près à la stratégie sociale et environnementale de son entreprise, la CFDT de RTE contribue à l’amélioration des conditions de travail des agents tout en favorisant leur engagement citoyen.

Gestionnaire du réseau français de transport d’électricité (lignes à haute tension et à très haute tension), RTE a pour mission de garantir la sécurité et la sûreté de l’approvisionnement électrique sur tout le territoire, en veillant à l’équilibre entre l’offre et la demande. La responsabilité sociale et environnementale (RSE) occupe une place importante dans la stratégie de l’entreprise confrontée à de plus en plus de problèmes environnementaux : maîtrise des champs électromagnétiques, emprise des lignes en surface ou enterrées, insertion des pylônes dans le paysage, bruit des ouvrages, protection de la biodiversité, raccordement des énergies renouvelables au réseau… « RTE se doit d’être exemplaire », commente Laure Lamoureux, déléguée syndicale centrale CFDT depuis deux ans. « Mais tout en répétant que sa responsabilité sociétale est une de ses préoccupations majeures, la direction se montre plus négligente s’agissant des droits sociaux dont pourraient bénéficier ses agents », constate Wilfried Denoizay, administrateur salarié parrainé par la CFDT, bien placé pour regarder de près les engagements de l’entreprise en matière de RSE. « Particulièrement frileuse sur le thème de la déconnexion, par exemple, la direction fait passer avant tout notre mission de service public, ce qui paraît absolument normal, mais ne doit pas pour autant reléguer à l’arrière-plan la qualité de vie au travail des agents. Car les relations et les conditions de travail font partie intégrante du projet sociétal d’une entreprise. » S’investir syndicalement sur le sujet de la RSE pour qu’elle ne soit pas une coquille vide, c’est donc une évidence pour la CFDT de RTE, qui a demandé en 2017 l’ouverture d’une négociation sur le sujet. À l’arrivée, ce fut une grande déception : « Le texte de la direction n’était qu’une liste de bonnes intentions non contraignantes. Nous étions très déçus et nous n’avons pas signé », regrette Hervé Lallau, délégué syndical central.
La RSE, une revendication constante de la CFDT
L’adaptation de la stratégie RSE Le caractère innovant des accords Une communication par tous les moyens |
Bien qu’à ce jour aucun accord n’ait encore été trouvé, la RSE demeure aux yeux de l’équipe CFDT une revendication constante dans les discussions avec la direction. « Nous avons par exemple constaté que des managers mettaient des bâtons dans les roues de certains agents pompiers volontaires, qui avaient énormément de mal à concilier leur engagement citoyen avec leur activité professionnelle », poursuit Hervé. « De fil en aiguille, nous avons découvert que beaucoup de choses pouvaient améliorer les initiatives des salariés, notamment par une meilleure conciliation des temps de vie. Certains acceptent des missions au sein de l’association Électriciens sans frontières ou parrainent des projets sociaux et solidaires soutenus par la Fondation RTE, créée en 2008. L’entreprise en a fait un gage de sa philanthropie. Alors pourquoi ne pas encourager les bonnes volontés ? Nous avons soulevé ce paradoxe : pourquoi les salariés qui souhaitent accorder une partie de leur temps de travail à l’une de nos associations partenaires seraient-ils obligés de poser systématiquement des jours de congés ? Nous avons obtenu que l’entreprise accorde désormais des congés solidaires, en cohérence avec sa mission sociétale, mais les dispositifs existants restent peu connus et nous aimerions aller encore plus loin dans le développement du mécénat de compétences », continue Laure.
« Nos militants travaillent leurs dossiers à fond !, relève Wilfried. Malgré l’attitude ambiguë de la direction, leur pugnacité est venue à bout de bien des réticences. » La plupart des accords sont en effet améliorés à chaque fois qu’ils sont renouvelés, comme ç’a été récemment le cas pour l’accord en faveur de l’emploi des travailleurs handicapés. « C’est le cinquième de ce type dans l’entreprise, mais c’est l’un des plus innovants et des plus aboutis », se félicite Olivier Raymond, référent handicap CFDT au sein de RTE. « La direction a pris en compte nos propositions afin d’arriver à un accord exemplaire. » Car l’entreprise est, là encore, dans une situation paradoxale, que la section n’a pas manqué de souligner : RTE emploie seulement 267 salariés en situation de handicap sur un contingent de 8 500 agents !
L’inclusion professionnelle des personnes handicapées
« Ici, l’embauche de personnes en situation de handicap est pénalisée pour deux raisons : les personnes bénéficiant d’une RQTH [reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé] sont souvent peu diplômées et les offres qui leur sont destinées sont plutôt rares chez RTE, où…