“Je ne me sentais pas représenté” abonné

Jean Mariaud, infographiste de 44 ans, a décidé de se syndiquer afin d’avoir une utilité sociale et syndicale. Après avoir arrêté son choix sur la CFDT, il adhère au Syndicat S3C Poitou-Charentes.

Par Marie-Nadine Eltchaninoff— Publié le 10/12/2020 à 08h10 et mis à jour le 02/06/2022 à 09h58

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Le déclic s’est produit un soir en regardant le JT de 20 heures. « J’ai vu un militant CGT d’une multinationale commenter le plan social de son entreprise, se souvient Jean Mariaud, salarié dans une TPE et aujourd’hui représentant CFDT à la CPRI (commission paritaire régionale interprofessionnelle) de Nouvelle-Aquitaine.

Cette réalité des grandes entreprises ne correspondait en rien à ce que je vivais et je ne me sentais pas du tout représenté par le discours du syndicaliste. Tout le monde entend parler des plans sociaux des grandes entreprises, jamais des licenciements dans les petites boîtes ; cela touche pourtant quatre fois plus de salariés ! J’ai souhaité m’engager syndicalement pour que la voix des salariés des très petites entreprises soit entendue. Je me suis documenté et j’ai choisi la CFDT, qui correspondait le mieux à ma vision et à mes valeurs. »

Infographiste, Jean Mariaud a le plus souvent travaillé dans des petites structures, agences de communication, entreprises de sérigraphie ou imprimerie. Il est actuellement employé par l’imprimerie Rochefortaise, qui compte en tout et pour tout deux salariés et le chef d’entreprise. Jean était freelance au moment où l’idée de se syndiquer s’est imposée.

« Ma démarche ne répondait pas du tout à un besoin de protection ou de défense, car ma position à ce moment-là sur le marché de l’emploi était plutôt favorable. D’ailleurs, mon actuel employeur m’a embauché en toute connaissance de cause. En fait, je cherchais à avoir une utilité sociale, syndicale. » Jean rejoint le Syndicat CFDT S3C Poitou-Charentes.

L’intérêt de rejoindre un réseau

La première formation à laquelle il participe le conforte dans son choix. « C’était peu de temps après le vote de la loi Rebsamen [2015], qui instaurait les CPRI. Un responsable CFDT m’a appelé pour me proposer de me présenter aux élections et j’ai accepté. » Le mandat écoulé à la CPRI a été riche d’enseignements, même si le manque de moyens et parfois l’absence de volonté de certains des partenaires sociaux freinent les actions qui pourraient être mises en œuvre.

«Nous nous…

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