La CFDT a appelé les grandes entreprises à ne pas verser de dividendes à leurs actionnaires cette année. Certaines ont pris cette décision, comme le groupe Accor, qui a été particulièrement réactif pendant la crise avec le concours des administrateurs salariés.

Cinq mille hôtels et 300 000 collaborateurs dans le monde travaillent sous enseigne Accor. Beaucoup d’hôtels sont fermés jusqu’à nouvel ordre et 220 000 salariés sont privés d’activité et commencent doucement à se déconfiner dans 90 pays. Passée l’étape de sidération qui a accompagné l’annonce du confinement et mis à l’arrêt le secteur de l’hôtellerie, les actionnaires ont fait le choix de limiter la casse sociale : le 2 avril, le conseil d’administration a validé la proposition de la CFDT, relayée par son administratrice salariée, Iliane Dumas, de renoncer au versement des dividendes pour l’année 2020.
« On aurait pu s’en tenir-là, explique-t-elle, mais les administrateurs ont également renoncé à 20 % de leurs jetons de présence et le PDG, Sébastien Bazin, à 25 % de sa rémunération fixe de 2020. Ces sommes viennent s’ajouter aux 75 millions d’euros non versés aux actionnaires afin d’alimenter un fonds de solidarité Covid-19. L’objectif est de permettre aux salariés qui ont perdu leur emploi dans des pays où le dispositif de chômage partiel n’existe pas de bénéficier d’une couverture sociale, médicale ou hospitalière. »
Ce fonds solidaire est également destiné à aider les familles, en complétant le salaire des travailleurs en situation d’activité partielle, et à soutenir les partenaires d’Accor en difficulté, petits franchisés ou startuppers impactés par le report des projets du groupe. Et, si la situation le permet, le PDG d’Accor a émis un autre souhait : celui d’offrir aux personnels soignants des vacances à prix avantageux. « On réfléchit encore à la façon dont nous allons pouvoir les remercier, souligne Iliane Dumas, mais le fonds est déjà bien sollicité tant la situation de certains pays est…