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Chez Primark, une équipe au service des salariés

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iconeExtrait de l’hebdo n°3865

Le jeune collectif CFDT effectue un important travail de terrain en Île-de-France, à la rencontre des salariés Primark de la région, pour les épauler dans leur quotidien et améliorer le dialogue social.

Par Fabrice Dedieu— Publié le 14/03/2023 à 13h00

De gauche à droite : Fortuné, Graziella, Adama et Sabah.
De gauche à droite : Fortuné, Graziella, Adama et Sabah.© Syndheb

Rendez-vous est donné au centre commercial Créteil Soleil. Situé dans la préfecture du Val-de-Marne, ce mastodonte du commerce abrite le plus grand magasin Primark de France : trois étages, 594 salariés. C’est là que siège la section CFDT Primark pour la région Île-de-France (au total, sept magasins et près de 2 600 salariés). Adama Chérif, le délégué syndical régional (DSR), Sabah Ayache (déléguée syndicale du magasin de Créteil et élue suppléante au comité d’entreprise), Fortuné Abiona (représentant syndical au CSE) et Graziella Mageot (élue titulaire) sont, ce 9 février, en réunion visio avec le délégué syndical central Nouha Camara, qui se trouve à Lyon. « La CFDT est la deuxième organisation syndicale chez Primark après la CFTC », nous explique-t-il.

L’équipe a été surprise par les dernières élections du comité social et économique, déclenchées par anticipation à deux ans de la fin du mandat. C’était à la fin de l’année 2021. « Nous n’avons pas eu assez de temps pour faire campagne et visiter tous les magasins, il fallait aller partout, ce n’était pas facile. » La CFDT aura malgré tout pu obtenir deux sièges au CSE Île-de-France1. Surtout, cette élection aura donné l’impulsion pour fonder une véritable section syndicale dans la région, mener un travail de terrain et damer le pion au syndicat majoritaire. « Chez Primark, les salariés sont très jeunes. On a beaucoup d’étudiants, et le taux de rotation du personnel est élevé. Il faut montrer ce que fait un syndicat, car peu de salariés le savent », indique Nouha Camara.

Des permanences dans chaque magasin, y compris le samedi

Les militants CFDT se sont donc organisés en vue de tenir des permanences dans chaque magasin de la région au moins une fois par mois. Un planning est établi à l’avance, avec des permanences aussi le samedi afin de pouvoir toucher les salariés étudiants. « Les visites sont communiquées en amont à la direction. Les salariés sont contents de nous voir souvent, ça nous permet de mettre à mal l’adage “on ne vous voit que pour les élections” », explique Adama, le délégué syndical régional. « Les syndiqués n’étaient pas connus par les équipes. Ils ne prenaient pas le temps d’aller voir les salariés », ajoute Graziella.

Rapidement, les problèmes de plannings émergent. Ces derniers « sont difficiles à changer car c’est une grosse structure, il y a beaucoup de salariés et l’amplitude horaire sur la journée est importante », souligne Sabah. Les salariés se tournent donc vers l’équipe CFDT. « On essaye de trouver une solution avant d’aller voir la direction. On fait des propositions, on s’efforce d’être constructifs. C’est pour ça que nous sommes sollicités », ajoute-t-elle. « Nous sommes présents, et ça rassure les salariés », appuie Fortuné. Une présence qui a permis de nouer des liens avec ces derniers lorsqu’il a fallu les assister dans les démarches dématérialisées pour obtenir les chèques cadeaux de fin d’année auxquels ils avaient droit, par exemple.

Transmettre l’info au bon endroit, sur le bon canal

L’équipe a investi les réseaux sociaux en créant des pages sur Facebook et sur Instagram. « On a aussi une page sur Snapchat, reste à voir entre nous qui est à l’aise avec ce réseau », précise Adama. Quoi qu’il en soit, « ces pages nous permettent de toucher les plus jeunes ». Elles offrent à l’équipe la possibilité de communiquer aux salariés les plannings des permanences mais aussi d’entrer en relation via les messageries ou l’adresse électronique de la section. « On se met d’accord sur les publications qui iront sur les pages, on se distribue les tâches », détaille le DSR. La section s’occupe également de son panneau syndical, sur lequel on trouve toutes les coordonnées nécessaires, un tract relatif aux récentes négociations annuelles obligatoires ou encore la page « Repères » de CFDT Magazine, qui précise les montants du Smic et des allocations familiales ou la façon dont est calculée l’allocation d’aide au retour à l’emploi…

Les effets d’une plus grande présence CFDT se font déjà ressentir : « Le travail collectif mené en Île-de-France a permis d’instaurer un dialogue social plus serein », note Nouha Camara, le DSC : « C’est important de se démarquer des autres syndicats. Aller dans les magasins, sur le terrain, il n’y a que ça qui marche. Je suis fier de leur travail. Ce n’est pas toujours facile, mais il faut poursuivre. » Jusqu’à devenir la première organisation syndicale au sein de l’entreprise ?