Centre hospitalier de Lamballe : Les conditions de travail comme cheval de bataille abonné

Depuis longtemps, la section CFDT domine la situation syndicale. L’arrivée de concurrents n’a rien changé : elle pratique toujours son syndicalisme de proximité en enquêtant auprès des agents et en répondant à leurs questions.

Par Didier BlainPublié le 19/08/2020 à 07h16

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En février, l’équipe CFDT du Centre hospitalier du Penthièvre & du Poudouvre (CH2P), dans les Côtes-d’Armor, adressait au président de la République des centaines d’arrêts de travail factices. Tous au même motif : « épuisement professionnel lié aux conditions de travail ». C’était un mois avant le déclenchement du plan blanc dans les hôpitaux pour faire face à la crise du coronavirus. Si la région a été peu touchée, la situation des soignants, elle, ne s’est pas améliorée, explique Valérie Roussel, la secrétaire adjointe de la section CFDT : « Nous nous sommes préparés mais le contexte a généré beaucoup de stress et d’anxiété chez les agents. Pour l’essentiel, le CH2P regroupe sept établissements gériatriques, donc très exposés. Nous avons eu des cas de suspicion mais aucun ne s’est révélé positif. Cette situation a cependant mis des équipes en difficulté car aux cas de suspicion s’ajoutait, au début, une pénurie de masques et de combinaisons. » En cela, ils peuvent remercier l’équipe de salariés volontaires d’une usine située à proximité qui ont travaillé à leur fournir du matériel de protection.

Cela fait longtemps que les conditions de travail, les horaires, les rappels sur repos, les TMS, le stress constituent les chevaux de bataille de la dynamique section CFDT que dirige la déléguée syndicale Sylvie Rouxel. « En 2014, déjà, nous avions réalisé, avec l’aide de l’Agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail, une enquête sur l’établissement de Lamballe à laquelle presque 140 personnes avaient répondu sur 300 questionnaires distribués. »

Formations gestes et postures

À l’époque, 52 % des répondants affirmaient avoir consulté pour des TMS, 25 % ressentaient une forte fatigue liée au travail, 13 % des troubles du sommeil… Au final, seuls 22 % des agents estimaient pouvoir tenir ce rythme jusqu’à la retraite. « Ces résultats – dont nous avons d’abord fait une restitution aux agents – nous ont servis à négocier avec la direction, qui a accueilli favorablement nos demandes. Cela a abouti à la mise en place de formations gestes et postures ainsi qu’au recrutement d’un coach sportif spécialisé en médecine du sport. Il est intervenu plusieurs années et a été remplacé par des préventeurs des risques liés à l’activité physique », raconte Sylvie Rouxel. Et à la suite de l’enquête, des rails ont été fixés au…

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