Bas salaires : le patronat face à ses responsabilités

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iconeExtrait de l’hebdo n°3886

Par Luc Mathieu— Publié le 05/09/2023 à 12h00

Luc Mathieu, secrétaire national
Luc Mathieu, secrétaire national© Joseph Melin

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Luc Mathieu
secrétaire national de la CFDT

La réunion fleuve du président de la République et des chefs des différents partis politiques a donc accouché d’une conférence sociale. Son contenu reste assez vague mais concernerait notamment « les salaires minimum des branches sous le Smic et les carrières ». Pour la CFDT, le sujet de la conformité des minima de branches au Smic est récurrent (il resurgit dans le débat public à chaque augmentation du Smic). Mais il n’est qu’une conséquence de la situation problématique de beaucoup de branches professionnelles dans lesquelles les bas de grilles de classification sont tassés les unes contre les autres, toutes au voisinage du Smic. Il faut donc repositionner les minima de branche au-dessus du Smic, c’est un impératif exigé par la loi.

Mais il faut aussi (et peut-être surtout) remettre à plat les systèmes de classification. La loi exige de les examiner au minimum tous les cinq ans, ce n’est que trop rarement le cas (tous les douze ans en moyenne, selon le ministère du Travail), et cela conduit à des situations telles que nous les connaissons aujourd’hui. Cas extrême, dans une branche professionnelle, les différences entre tous les salaires minimaux tiennent dans 60 euros !

Afin d’avancer sur ce dossier décisif pour les négociations salaires, les employeurs se sont engagés dans l’accord national interprofessionnel sur le partage de la valeur (signé en février 2023) à ce que les branches non conformes engagent des négociations sur leurs classifications avant la fin de l’année. Pour les systèmes de classification comme pour la conformité au Smic des salaires minimaux de branche, il faut faire davantage pression en conditionnant le bénéfice des allègements de cotisations sociales au respect de la loi. C’est bien le moins que l’on puisse faire !