Pendant plusieurs mois, la section d’Accenture a peaufiné sa stratégie afin de tirer le meilleur parti possible du futur comité social et économique. Avec comme résultat une premièe place renforcée !

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Entre les espaces décontractés, la déco inspirante et les terrasses végétalisées, c’est un véritable modèle d’entreprise moderne où l’on imagine qu’il fait bon vivre. Le siège d’Accenture, situé dans le nouveau quartier de Paris rive gauche, ressemble à une start-up XXL : la moyenne d’âge des 4 500 salariés est de 32 ans, 95 % d’entre eux sont des cadres, et l’ancienneté moyenne est de seulement six ans.
La CFDT est la première organisation syndicale chez Accenture depuis la fin 2015. Dès janvier 2016, elle s’est mobilisée dans la perspective du scrutin de mars 2019. Il s’agit notamment de faire avec un obstacle de taille puisque le taux de rotation du personnel au sein de l’entreprise tourne autour de 25 %. Près de 20 % des nouveaux embauchés (souvent des jeunes diplômés de grandes écoles) partent au cours de la première année. Beaucoup de salariés appelés aux urnes ce mois-ci n’étaient donc pas là en 2015. Alors du 11 au 29 mars 2019, période des élections professionnelles, le défi relevé par la section est le suivant : s’imposer au CSE avec les voix de salariés qui, majoritairement, votent la toute première fois pour un syndicat d’entreprise.
Une CFDT qui se démarque
Communiquer efficacement Créer du face-à-face, un enjeu vital Monter au créneau |
« Le plus important, c’est de sortir du lot et d’être visibles ! », résume Jérôme Chemin, délégué syndical central. Dans ce domaine, la section a développé un grand savoir-faire : site, blog, vidéos et newsletters diffusent une communication aussi branchée qu’experte, exact reflet de l’entreprise et de ses salariés. Pimenté de la juste dose d’humour – en photos – pour donner envie de s’y attarder, le site regorge d’informations sur tous les thèmes : frais de mission, 1 % Logement, télétravail, bilan de compétences, démission, congé paternité, compte personnel de formation, burn-out… Chaque sujet fait l’objet d’un guide A4 recto verso téléchargeable qui contient tout ce qu’il faut savoir afin de faire valoir ses droits chez Accenture (comment demander, qui contacter…). Plusieurs fois par an, la section organise des événements : petits déjeuners, tea times, colloques, rencontres… « Impossible de dire “On ne vous voit qu’en campagne” car nous sommes les plus visibles ! Lorsque certains nous contestent ce point, nous leur rappelons les rencontres que nous avons organisées et auxquelles ils n’ont pas participé », s’amuse Jérôme, qui ajoute, plus sérieusement : « Plus nous utilisons internet, plus nous devons organiser de vraies rencontres. Dans notre monde hyperconnecté, notre capacité à se parler les yeux dans les yeux et à reconnaître la singularité de chacun est un véritable enjeu syndical. » C’est d’autant plus important qu’Accenture accueille quelque 100 nouveaux embauchés par mois. « Pour eux, nous avons créé une offre spécifique et un véritable service de proximité. À leur arrivée, ils reçoivent un mail avec un guide de la section. Nous leur proposons un jeu en ligne avec l’objectif de les faire passer au local, nous présenter et leur remettre leur cadeau. Nous les recontactons tous au bout de six mois (avant la fin de leur période d’essai) puis au bout d’un an. Et on leur fournit plein d’informations sur le fonctionnement d’Accenture », expliquent Lamiae Nah et Valérie Quehen, membres de la section CFDT.
La polyvalence, atout majeur cultivé par la section CFDT
L’accord sur la mise en place du CSE vient d’être signé. Selon les militants CFDT, si cet accord a permis de « limiter la casse », il offre de faibles moyens à ceux qui prendront des responsabilités (secrétaire, trésorier, membres des commissions). De plus, le CSE va réduire le nombre de représentants de proximité : un seul par établissement secondaire, aucun sur les sites projets (Clermont-Ferrand, Illkirch-Graffenstaden), qui comptent jusqu’à 300 consultants, ni au siège. Au total, le nombre d’élus chute de 36 à 26 personnes.
« L’échelon le plus critique, ce sont les délégués du personnel. À Paris, on passe de 17 délégués, avant la signature de l’accord, à zéro avec la mise en…