Accords de performance collective : Négociation à hauts risques abonné

Une révolution discrète mais réelle est à l’œuvre dans les entreprises. En témoigne la signature, par dizaines, d’accords de performance collective (APC), issus des ordonnances Travail et qui viennent se substituer à trois précédents dispositifs : les accords de maintien dans l’emploi (AME), ceux de préservation ou de développement de l’emploi et ceux de mobilité professionnelle ou géographique. 

Par Emmanuelle Pirat— Publié le 23/10/2019 à 12h27 et mis à jour le 14/01/2021 à 13h59

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En deux ans, 250 accords ont été signés. Mais le mouvement s’accélère et conduit plusieurs experts à anticiper 400 accords d’ici à la fin 2019. Et pas seulement dans les grandes ou moyennes entreprises : un tiers des APC ont été signés dans des entreprises de moins de 50 salariés.

Pourquoi un tel engouement ? « Ce sont de redoutables outils aux mains des employeurs pour conduire leurs transformations », explique Christian Pellet, directeur de Sextant Expertise*. Dans les faits, l’APC permet de revoir les dispositions fondamentales que sont les rémunérations, le temps de travail, la mobilité géographique et professionnelle. Et ce, sans avoir à justifier de difficultés économiques de l’entreprise – comme c’était le cas dans les accords de maintien de l’emploi – mais en se contentant d’arguer des « nécessités liées au fonctionnement de l’entreprise » (article L2254-2 du code du travail). Résultat : la structuration même des rémunérations peut se retrouver modifiée (28 % des accords prévoient une baisse directe des rémunérations avec suppression des primes, par exemple), ainsi que l’organisation du temps de travail.

Chantage à l’emploi

À la différence des précédents accords comme les AME, les APC…

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