À l’hôpital de Bourges, la CFDT domine très nettement

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iconeExtrait de l’hebdo n°3862

Les militantes et militants CFDT du centre hospitalier Jacques-Cœur de Bourges ont amélioré leur score lors des dernières élections professionnelles. Les fruits d’un important travail de terrain et d’un accord négocié en local.

Par Fabrice Dedieu— Publié le 21/02/2023 à 13h00

De gauche à droite : Béatrice Ausseine, Sophie Radet, Betty Gibot, Marie-Christine Chevalier, Éric Gaudin, Jennifer Berrueco et Nahima Chatain.
De gauche à droite : Béatrice Ausseine, Sophie Radet, Betty Gibot, Marie-Christine Chevalier, Éric Gaudin, Jennifer Berrueco et Nahima Chatain.© Joseph Melin

Depuis 2018, la CFDT est la première organisation représentative des agentes et agents du centre hospitalier Jacques-Cœur de Bourges (Cher). Était-il possible d’obtenir un meilleur résultat ? Oui puisque la section a eu ce plaisir. Depuis les dernières élections professionnelles, en décembre 2022, la CFDT a désormais la majorité absolue des sièges au comité social d’établissement (CSE), l’équivalent du comité social et économique des entreprises du secteur privé. Sur un total de douze sièges que compte cette instance, la CFDT en a récolté sept, avec 54 % des voix. Un beau résultat pour une section qui s’investit quotidiennement en faveur des 1 850 agents du centre hospitalier.

Terrain et soutien, les maîtres mots de la section

1. Comité de gestion des œuvres sociales.

« La priorité, c’est de faire du terrain », explique Béatrice Ausseine, secrétaire de la section. « On aide les agents, on leur donne un coup de main afin de monter un dossier pour le CGOS1. On apporte un soutien social », abonde Nahima Chatain, militante. Sa collègue Jennifer Berrueco, en poste dans un site en centre-ville du centre hospitalier, ajoute : « Sur ce site, qui regroupe un Ehpad, un service de soins de suite et de réadaptation et une unité de soins de longue durée, les cadres sont absents et les agents se sentent un peu isolés. Les équipes sont livrées à elles-mêmes et ont beaucoup d’interrogations. On est à leurs côtés. »

Pour Marie-Christine Chevalier, la secrétaire adjointe de la section, « notre force, c’est la régularité du passage et notre réactivité quand les agents nous posent des questions. Aussi, on demande aux adhérents d’être des relais de la CFDT dans les services, de nous dire ce qu’il se passe et d’être là pour leurs collègues ». Un autre atout de la section, selon Marie-Christine : « Notre équipe, d’une dizaine de militantes et militants, s’est renouvelée au fur et à mesure, avec des personnes de tous les horizons, et pas que des soignants. C’est important d’avoir un panel complet. » Une cadre, Betty Gibot, est désormais à temps plein à la section. « Avoir une cadre syndiquée dans l’équipe, c’est important. Ça montre que la CFDT défend tout le monde », précise la secrétaire adjointe.

L’équipe CFDT a aussi su mettre en valeur ses victoires – et tout particulièrement un accord Ségur local, à l’échelle du centre hospitalier, signé en février 2022. Le texte prévoit des postes supplémentaires d’assistantes de soins pour aider dans les services, effectuer l’accueil et l’administratif ; mais il y a aussi l’augmentation du temps de l’assistante sociale et de la psychologue du personnel, le raccourcissement du délai de stage, qui passe d’un an à trois mois pour les infirmières diplômées d’État (IDE) et de deux ans à six mois pour les aides-soignantes. Par ailleurs, le nombre de concours de recrutement dans les métiers en tension doit augmenter pour attirer des manipulateurs radio, des kinés, des orthoptistes. L’allocation d’études est augmentée et passe de 500 à 550 euros pour financer les études dès la deuxième année des infirmières et des kinés. Enfin, le nombre de personnes affectées au pôle de remplacement doit augmenter, et les heures supplémentaires seront payées en vue de remédier à l’absentéisme. Tout cela représente onze nouveaux équivalents temps plein.

“Expliquer les choses telles qu’elles sont”

« On pensait que le Ségur de la santé ne nous rapporterait pas de voix », se souvient Sophie Radet, militante de la section CFDT. « Mais la CGT ne disait que des mensonges. Alors il a fallu retourner sur le terrain et donner les infos aux agents. Et ça a payé ! » « La CFDT est là pour montrer la réalité du terrain, pour faire comprendre le pourquoi du comment. On a un réel intérêt à expliquer les choses telles qu’elles sont », ajoute Jennifer.

À propos de l'auteur

Fabrice Dedieu
Journaliste

Tous ces acquis et actions font que la section ne cesse de grandir. Désormais, elle compte 92 adhérents, et deux nouvelles adhésions ont été enregistrées lors de notre reportage. « La première est une sympathisante de longue date. La deuxième, c’est une dame qui nous a bien accueillis durant les tournées de service. Elle avait des questions, envisageait de s’impliquer, explique Marie-Christine. On lui a laissé le temps de réfléchir… et voilà, elle saute le pas. Nous sommes ravies ! »