Extrait du magazine n°494
Avec les mobilisations contre la réforme des retraites, les syndicats enregistrent davantage de demandes d'adhésion qu'auparavant. La CFDT sera toute mobilisée pour accueillir ses nouveaux adhérents. Lydie Nicol, chargée du développement à la CFDT, nous explique comment.
Quels premiers enseignements peut-on tirer de la « séquence retraites » en termes de syndicalisation ?
Depuis le début de l’année, ce sont 38 640 travailleurs et travailleuses qui ont adhéré à la CFDT, soit une augmentation de 15 % par rapport aux années précédentes sur la même période. Les adhésions continuent à un rythme soutenu depuis la fin des mobilisations contre la réforme des retraites. Mais désormais, elles se font également sur des motifs professionnels, en rapport avec ce que vivent les salariés dans les entreprises et administrations. On observe aussi, comme on l’a vu l’an dernier dans les fonctions publiques à l’approche des élections professionnelles, un réel effet renouvellement des CSE. La préparation des listes et les campagnes électorales sont des moments propices pour faire adhérer les salariés.
“Il est capital que les militants CFDT soient sur le terrain pour retourner à la rencontre des milliers de salariés que nous avons rencontrés lors des manifestations.”
Comment maintenir cette dynamique ?
Il faut bien sûr capitaliser sur la mobilisation contre la réforme des retraites et maintenir, voire renforcer, l’actuelle dynamique d’adhésions. Il est capital que les militants CFDT soient sur le terrain pour retourner à la rencontre des milliers de salariés que nous avons rencontrés lors des manifestations pour leur proposer de nous rejoindre. En effet, la « CFDT hors les murs », au plus près des lieux de travail et de vie des salariés, cela fonctionne ! Et c’est indispensable : le travail est au centre du débat public et au cœur de nos revendications. Or pour que ces dernières répondent au mieux aux attentes des salariés nous avons besoin de les connaître. Et quoi de mieux pour connaître les salariés, leur vécu et leurs attentes, que de les avoir comme adhérents à la CFDT ?
Il faut également continuer à aller au contact des salariés et des travailleurs qui nous connaissent moins, et que nous connaissons moins : les jeunes, les salariés des TPE, les indépendants, comme nous le faisons déjà avec Union.
Mais attention, il est indispensable d’accueillir correctement les nouveaux adhérents au sein de nos collectifs : tout nouvel adhérent doit être rapidement contacté et invité à rencontrer un collectif syndical, c’est le premier pas vers la fidélisation. Cela passe aussi par la nécessité de « faire du collectif là où il n’y en a pas encore ». C’est tout le sens de la mise en place des UT TPE, adoptée lors du congrès de Lyon, ou des « collectifs de projet », qui doivent permettre aux adhérents isolés d’un même territoire de se retrouver.
Comment la campagne Saisonniers ou le dispositif Réponses à emporter s’inscrivent dans cette logique ?
Cet été, nous allons faire passer notre 25e campagne Saisonniers, axée sur les jobs d’été, d’une campagne d’information sur les droits à une campagne de syndicalisation. De nouveaux outils sont en préparation pour accompagner les militants dans ces actions et les aider à proposer l’adhésion, en particulier une nouvelle enquête Flash à destination des jeunes en job d’été.
Quant à la 4e édition de RàE [Réponses à emporter], du 26 au 28 septembre, elle s’inscrira en clôture de la campagne Saisonniers en ciblant principalement les jeunes et les cadres. Il s’agira de mettre en pratique ce que nous ont appris les trois premières éditions : cibler les lieux et les horaires auxquels on peut le mieux toucher les travailleurs et avoir un peu de temps pour échanger avec eux.
Pour soutenir ces campagnes, « l’adhésion découverte », qui offre une période d’essai de deux mois avant le premier prélèvement, sera étendue du 1er juillet au 31 octobre.