Ségur de la santé : La CFDT signe un accord historique pour les personnels soignants et accompagnants abonné

  • Plus d’1 million d’agents et contractuels obtiennent 183 euros nets par mois.
  • 15 000 personnes vont être recrutées.
  • Les personnels des établissements sociaux et médico-sociaux ne doivent pas être oubliés.

Par La rédactionPublié le 10/07/2020 à 14h28

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« Pour la CFDT Santé-Sociaux, c’est oui, réagit Eve Rescanières, la secrétaire générale de la fédération Santé-Sociaux, alors qu’un projet d’accord sur la santé, visant à « rendre attractive la fonction publique hospitalière : en revalorisant les carrières et les rémunérations et sécurisant les environnements de travail », contenant 20 mesures a été soumis aux partenaires sociaux par le gouvernement. « Avec cet accord une grande marche a été franchie. Nous regrettons néanmoins qu’il ait fallu une pandémie mondiale pour que l’engagement des personnels soient reconnus. »

« Nous pouvons être fiers de ce qui a été obtenu. Quand on est syndicaliste, quand on s’est battu, on s’engage là-dessus », poursuit Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. Alors que l’hôpital et ses personnels sont maltraités depuis des années et confrontés à des politiques d’austérité et de baisse des effectifs, le verdict du Ségur de la Santé était particulièrement attendu, et ce depuis les annonces d’Emmanuel Macron, à Mulhouse le 25 mars dernier. Le Président avait alors annoncé un plan d’investissement massif et la revalorisation des carrières à l’hôpital.

Du jamais vu dans la fonction publique hospitalière

Nous ne voulons pas être des oubliés 

« À travail égal, salaire égal » et « une même reconnaissance pour le travail accompli ». C’est ce que demandent les jeunes étudiants en 3ème année de soins infirmiers, qui se sont portés volontaires pendant la crise sanitaire pour venir en renfort dans des unités Covid, principalement en Ile-de-France. « Tout au long de la crise, nous avons effectué le même travail que les aides-soignants, dont nous avons une équivalence de diplôme dès la première année de notre cursus. Mais au lieu d’être rémunérés comme tels, nous n’avons perçu qu’une indemnité de stage », explique Manon Poussier, cofondatrice du collectif « Les oubliés ». Même si l’indemnité (1,47 euro de l’heure, soit 50 euros par semaine !) a finalement été majorée – les étudiants ont perçu 1500 euros au lieu des 250 pour les 5 semaines de travail –, « cette indemnité ne correspond pas à notre rôle ni à notre niveau d’engagement dans les services », précise la jeune femme.

Clairement, leur présence dans les équipes s’est révélée primordiale, souvent pour venir en renfort d’effectifs trop restreints. « Un jour, au moment où j’allais partir, après mes sept heures de travail, la cadre m’a demandé de rester pour remplacer une aide-soignante qui n’avait pas pu venir. Ce jour-là, j’ai fait une journée de douze heures ». Sentiment d’injustice, de « non reconnaissance » mais aussi « sentiment d’être considéré comme de la main-d’œuvre bon marché » ont conduit ces « oubliés » à rédiger une pétition – qui a reçu près de 24 200 signatures et encouragements –, créer un compte Instagram et une chaîne YouTube sur laquelle on peut retrouver une vingtaine de témoignages (*). « Ce n’est pas le moment de décourager…

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