La solidarité, plus que jamais une valeur cardinale de la CFDT

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iconeExtrait de l’hebdo n°3827

Voilà plus de 100 jours que la Russie a envahi l’Ukraine. Au-delà de l’effroi qu’elle suscite, cette attaque a provoqué un élan de mobilisation sans précédent de toute la CFDT. “Syndicalisme Hebdo” a rencontré ces militants qui, à tous les niveaux, continuent de répondre présents.

Par Pauline Bandelier et Guillaume Lefèvre— Publié le 07/06/2022 à 12h00

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© FGTE-CFDT

Il est 7 heures du matin, le 31 mai, quand Benoît Vienne, Dominique Muller, cheminots, Jean-Paul Le Dantec et Jean-Marc Ferrandes, routiers, se retrouvent à Paris devant les locaux de la FGTE-CFDT, point de départ d’un périple de 1 800 kilomètres qui doit mener ces quatre militants CFDT à la frontière polono-ukrainienne. La veille, avec l’association Paris Help Ukraine, ils ont chargé l’équivalent de deux camions de produits d’hygiène, alimentaires et de matériel médical. « Nous sommes heureux et fiers de partir pour une mission qui a du sens », insiste Benoît. « C’est important pour nous en tant que spécialistes du transport d’organiser cette initiative », complètent le secrétaire général adjoint de la FGTE et Valérie Cottu, secrétaire fédérale.

Quant au convoi intersyndical organisé par la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC, la CGT, FO, la FSU, l’Unsa et Solidaires, en lien avec les organisations syndicales ukrainiennes, il devrait partir dans le courant du mois de juin. Couvertures, plaids, lits pliants, thermos, chauffages d’appoint et générateurs électriques, achetés grâce à des dons (et dont les Ukrainiens manquent cruellement), seront acheminés par train jusqu’en Moldavie.

Les sections syndicales et les CSE mobilisés

Au sein des entreprises, les équipes poursuivent également leur mobilisation. À travers sa commission des activités sociales et culturelles, gérée par la CFDT, le comité social et économique d’Allianz a pu mettre à la disposition de quarante réfugiés ukrainiens sept logements d’un village-vacances dont elle a la gestion. De son côté, le comité européen d’EDF, dont la CFDT assure le secrétariat, a interpellé la direction afin de mettre en place plusieurs mesures en faveur des salariés ukrainiens : maintien des salaires, prêt de locaux, soutien et accompagnement aux salariés dont les familles sont impactées par le conflit. En parallèle, ledit comité a acté l’ouverture de don de congés pour les salariés qui souhaiteraient agir dans les ONG engagées sur le terrain. « Cette action ne restera pas un cas isolé, et nous revendiquerons des mesures identiques par la voix de nos élus dans d’autres comités européens », insiste la CFDT-Chimie-Énergie.

Le Syndicat interprofessionnel de la montagne (SIM) coopère pour sa part avec l’association de solidarité Guides sans frontières afin de venir en aide à la population ukrainienne. Depuis deux mois, des convois sont organisés avec des chauffeurs bénévoles à destination des centres d’accueil de réfugiés à la frontière polono-ukrainienne. « À chaque fois, nous amenons du matériel de première nécessité et nous revenons avec des familles que nous acheminons dans le réseau d’hébergement citoyen sur le quart sud-est de la France », détaille Yannick Vallençant, président du SIM-CFDT. À ce jour, 180 réfugiés ukrainiens, essentiellement des femmes et des enfants, ont pu trouver refuge en France.

Les initiatives individuelles sont aussi légion, à l’image de ce que fait Christiane Gubian, adhérente depuis 1981 et résidente à Saint-Clément-sur-Valsonne (Rhône). C’est naturellement que cette ancienne employée du textile, après avoir hébergé des étudiants russes chez elle pendant des années dans le cadre d’échanges entre sa chorale et celle de Konakovo (Russie), a ouvert sa porte le 4 mars dernier à Svitlana, une Ukrainienne ayant fui son pays. « Nous sommes environ deux cents dans la région à héberger des réfugiés ; rien qu’à Besnet (une localité voisine) – où Svitlana a trouvé un travail saisonnier –, il y a une dizaine d’Ukrainiens. Cela m’a aussi permis de faire plus ample connaissance avec mon voisinage et de développer des échanges », explique la jeune retraitée, aidée dans sa démarche par l’association EFCO, qui agit en faveur de l’accueil citoyen des Ukrainiens dans le Rhône.

Les dons et collectes se poursuivent

Enfin, les dons se poursuivent, y compris en rapport avec des besoins spécifiques. Le Sgen-CFDT a ainsi récemment contribué au fonds de solidarité lancé par l’Internationale de l’éducation et le Comité syndical européen de l’éducation pour soutenir l’action des membres des syndicats de l’éducation TUESWU et VPONU. Un soutien a également été apporté à PAUSE, le Programme d’aide à l’accueil en urgence des scientifiques et des artistes en exil, et à la Maison des journalistes.

Un peu partout sur le territoire, des structures CFDT ont transformé une partie de leurs locaux en lieux de collecte. C’est le cas de la CFDT-Bretagne, de l’Union départementale du Maine-et-Loire ou de l’Union territoriale interprofessionnelle (UTI) CFDT de l’Aube, qui s’est mise en relation avec ses partenaires du Pacte du pouvoir de vivre afin de coordonner et d’acheminer les colis. « Il y a de quoi être fier quand on voit toutes ces mobilisations ! », résume Hélène Deborde, secrétaire confédérale du service International-Europe à la Confédération.