La Nouvelle-Calédonie aux urnes le 4 octobre pour l’indépendance ou le statu quo abonné

Ce dimanche, quelques 180 000 électeurs de Nouvelle-Calédonie répondront à la question qui leur est posée par referendum sur l’indépendance de l’île.

Par Didier BlainPublié le 28/09/2020 à 15h12

« Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? » 180 640 électeurs devront répondre à cette question dimanche 4 octobre. Ils auront deux bulletins au choix : oui ou non. Ce nouveau rendez-vous avec les urnes ponctue le chemin ouvert il y a trente-deux ans par les accords de Matignon-Oudinot (1988), qui mettaient un terme aux événements sanglants des années 80. Un deuxième accord dit de Nouméa entre l’Etat, le FLNKS et le RPCR, signé le 5 mai 1998, ouvrait la voie aux consultations de 2018 et de ce 4 octobre 2020.
Le 4 novembre 2018, le Non à l’indépendance l’a emporté à 56.7 %, soit environ dix-huit mille voix d'avance, face aux 43.3 % en faveur du Oui. Mais l'Accord de Nouméa posait la suite : « Si la réponse des électeurs à ces propositions est négative, le tiers des membres du Congrès [de la Nouvelle-Calédonie] pourra provoquer l'organisation d'une nouvelle consultation qui interviendra dans la deuxième année suivant la première. » D’où ce deuxième referendum. Plus de 34 000 électeurs n'ont pas le droit de vote à ce scrutin-là. Ils ne répondent pas aux critères nécessaires pour participer à ce vote, à savoir être né sur l’île ou y habiter depuis plusieurs années.

Une campagne tendue

La campagne officielle se déroule du lundi 21 septembre au vendredi 2 octobre. Six formations politiques ont étéautorisées à participer après avoir déposé un dossier auprès de l'Etat : le groupe Uni, Union nationale pour l’indépendance ; le parti Calédonie ensemble ; deux groupements intitulés «Les Loyalistes», 1 et 2 ; le Parti travailliste ; le groupe UC-FLNKS et Nationalistes. 

La campagne a été très tendue, plus encore que la précédente, dans un paysage politique très bipolarisé actuellement marqué par peu de dialogue entre les pro-indépendance et les anti*. Elle a aussi été impactée par les problématiques autour du nickel, principale ressources de l’île, où 3 000 emplois du secteur sont menacés.
La tension est telle que la sincérité du scrutin a été questionnée. Le Comité des sages - des personnalités chargées de veiller à la bonne tenue de la campagne -a été réactivé avant l'heure. Comme il y a deux ans, un dispositif est prévu pour veiller à la régularité du vote le 4 octobre. Une commission de contrôle de l'organisation et du déroulement de la consultation a été remise en place sous la présidence…

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