La CFDT aux États généraux de la santé et de la protection sociale

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icone Extrait de l'hebdo n°3988

La CFDT a répondu à l’invitation de la Mutualité française, qui a décidé de lancer des États généraux de la santé et de la protection sociale. Il s’agit de donner la parole aux citoyens, aux corps intermédiaires et aux professionnels. Cette démarche participative, d’une ampleur inédite, doit alimenter les débats de la prochaine élection présidentielle.

Par Jérôme CitronPublié le 25/11/2025 à 13h00

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Alors que la crise politique s’éternise et qu’il est encore impossible de savoir si la France disposera d’un nouveau budget voté à la fin de l’année, la société civile se mobilise en vue de l’élection présidentielle de juin 2027. La Mutualité française a ainsi décidé de lancer des États généraux de la santé et de la protection sociale avec six partenaires – dont la CFDT, qui s’est inscrite dans le projet dès le début du processus. Les cinq autres organisations – l’Unsa, l’Association des assureurs mutualistes (AAM), la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privée solidaires (Fehap), l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss) et l’Union nationale des professions de santé (UNPS) – sont co-porteuses de cette initiative.

D’une ampleur inédite, ces États généraux ont l’ambition de placer la question de la santé et de la protection sociale au cœur du débat public et d’aboutir à une liste de propositions concrètes qui pourront être soumises aux candidats à la prochaine élection présidentielle. « La CFDT s’est associée à cette initiative car elle est persuadée de la pertinence de la démarche, de la nécessité d’irriguer et d’enrichir la réflexion en partant de la réalité du terrain, a affirmé Marylise Léon au moment du lancement officiel des États généraux, le 17 novembre dernier. C’est un enjeu démocratique. Les Français ont des choses à dire sur leur système de santé et la protection sociale en général, sur ce qui va bien comme sur ce qui doit être amélioré ou créé. Ce débat ne doit surtout pas être que budgétaire. Beaucoup de Français ont envie de parler de santé différemment. »

Les trois grandes étapes des États généraux

Concrètement, ces États généraux ont été conçus en trois grandes étapes. La première consiste en une consultation numérique d’une durée de trois mois (close le 17 février 2026) qui prend la forme d’un questionnaire en ligne sur https://www.placedelasante.fr avec des questions à choix multiples et des questions plus ouvertes pour lesquelles les répondants sont encouragés à faire des propositions. La deuxième phase (de mars à juillet 2026), dite de co-construction, permettra de formaliser des propositions de réforme en vue de rénover notre système. Et pour favoriser l’émergence desdites propositions, des ateliers décentralisés en région sont prévus ainsi que des groupes de travail nationaux et une convention démocratique. Enfin, la troisième phase, dite de convergence, se déroulera de juillet à novembre 2026. Elle devrait aboutir, lors d’un forum national, à une liste de propositions. Pendant tout le temps des travaux, les professeurs Agnès Buzyn et Antoine Flahault, garants des États généraux, veilleront à la transparence et à l’intégrité du processus.

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« L’ambition que nous portons collectivement est que les États généraux de la santé et de la protection sociale fassent œuvre utile », a insisté Éric Chenut, président de la Mutualité française, lors du lancement de ces États généraux. L’enjeu à présent est de réussir à faire de cet exercice de démocratie participative un succès populaire. Toutes les organisations co-porteuses se sont donc engagées à encourager la participation la plus large possible de leurs adhérents, usagers et réseaux professionnels.

Des Français très attachés à leur système de protection sociale

À propos de l'auteur

Jérôme Citron
rédacteur en chef adjoint de CFDT Magazine

Ce projet répond sans conteste à une réelle attente. Un sondage Odoxa relatif aux États généraux montre le très fort attachement des Français à leur système de protection sociale… mais révèle également leur grande inquiétude. Ainsi, 85 % des personnes le jugent meilleur que celui des autres pays européens ou des États-Unis mais 88 % d’entre elles craignent que le projet de loi de finances (actuellement examiné au Parlement) le dégrade. Plus inquiétant encore, 82 % pensent que le système deviendra de toute façon plus inégalitaire à l’avenir. Manifestement, alors qu’elle fête cette année ses 80 ans, la Sécurité sociale a besoin de propositions permettant de lutter contre le pessimisme ambiant et de redonner du souffle à ce formidable projet né au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour garantir l’accès aux soins, couvrir les principaux risques de la vie et offrir la possibilité de vieillir dignement.