Fin de vie : de nouveaux droits à conquérir

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icone Extrait de l'hebdo n°3969

Par Jocelyne CabanalPublié le 10/06/2025 à 12h00

Jocelyne Cabanal, secrétaire nationale.
Jocelyne Cabanal, secrétaire nationale.© Joseph Melin

Le 27 mai, dans un climat inhabituellement apaisé, l’Assemblée nationale a adopté les propositions de loi relatives aux soins palliatifs et à la fin de vie. Ces textes sont désormais entre les mains des sénateurs. La CFDT, engagée sur ce sujet depuis son congrès de Rennes (juin 2018), y défend une conviction forte : chaque citoyen doit avoir le droit de mourir dans la dignité, en étant pleinement acteur de sa propre vie, et ce, jusqu’à la fin.

Depuis les travaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese) jusqu’à la convention citoyenne de 2023, la CFDT n’a cessé de soutenir toutes les avancées en faveur de ce droit fondamental. Elle reste particulièrement attentive aux réalités vécues par les professionnels qui accompagnent les personnes en fin de vie – confrontés à des dilemmes éthiques, à des conditions de travail éprouvantes physiquement comme émotionnellement et à des risques psychosociaux importants, le tout sans reconnaissance suffisante.

Dans un courrier adressé aux députés avant le vote, la CFDT Retraités a elle aussi tenu à rappeler les principes qui lui sont chers, à savoir que la liberté de choix doit être garantie, que l’égalité d’accès à ce droit doit être assurée et que la laïcité doit être respectée… Oui, la loi doit s’écrire dans l’intérêt général, et non sous l’influence de convictions religieuses, si légitimes soient-elles.

Si la loi sur les soins palliatifs a fait l’unanimité, celle sur la fin de vie reste un terrain de tensions politiques et éthiques, avec de forts clivages. Le texte actuel, que le gouvernement qualifie d’« équilibré », reste au milieu du gué. En effet, s’il encadre strictement l’aide à mourir, il exclut les personnes incapables d’exprimer leur volonté – et ce, même si elles ont rédigé des directives anticipées. Surtout, il laisse au Sénat la possibilité de revenir sur les avancées obtenues.

À propos de l'auteur

Jocelyne Cabanal
secrétaire nationale de la CFDT

Selon la CFDT, ce n’est qu’une étape, en deçà des consensus établis notamment au Cese. Nous poursuivrons donc notre engagement pour une loi qui reconnaisse pleinement un droit nouveau, respectueux de la liberté, de l’égalité et de la dignité de chacun.