Covid-19 : [Hôpital d’Orléans, semaine 4] “On est épuisés et les tensions montent” abonné

Quatre semaines d’une crise dont ils ne voient pas la fin. A l’hôpital d’Orléans, les soignants, mais aussi les personnels ouvriers et techniques, sont toujours aussi mobilisés. Les militants CFDT notent toutefois des signes de fatigue et de tensions.

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17 mars
27 mars
3 avril

Par La rédaction— Publié le 10/04/2020 à 12h01 et mis à jour le 18/01/2021 à 20h24

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Comment tenir dans la durée ? La question est dans toutes les têtes à l’hôpital d’Orléans, en cette quatrième semaine d’une mobilisation hors norme contre l’épidémie de Covid-19. Le pic redouté s’est transformé en plateau. Les services de réanimation ne désemplissent pas. Dès que des lits se libèrent, l’hôpital se tient prêt à accueillir de nouveaux patients envoyés par les régions les plus engorgées. Comme dans la plupart des hôpitaux en France, les soignants n’épargnent ni leur temps ni leur énergie, s’adaptant rapidement aux nouvelles exigences dictées par la situation et redoublant d’ingéniosité pour parer au manque de moyens. La dernière trouvaille en date est l’utilisation de sacs poubelle pour se protéger les avant-bras, afin d’économiser les surblouses toujours aussi recherchées, aujourd’hui fournies par des couturières bénévoles de la région. « Les agents ont fait preuve d’un grand dévouement durant ces quatre dernières semaines, résume Chantal, déléguée syndicale CFDT. Nous n’avons plus de planning, plus d’horaires, nous avons tous donné nos numéros personnels pour être prêts à rejoindre nos collègues dans la demi-heure. Le problème, c’est que le flux de patients ne va pas baisser. Nous sommes en train de réaliser que la crise s’inscrit dans le temps. »

Les congés… quels congés ?

Il faudrait pouvoir souffler un peu. En ce début de vacances de Pâques, la question des congés est d’actualité. Céline, infirmière à l’unité tampon qui accueille les patients en attente de diagnostic Covid, a sacrifié sa semaine de vacances. « Nous allons récupérer ces jours, mais quand ? » lâche-t-elle, dubitative. Certains maintiennent leur congé et tentent de se ressourcer chez eux, de passer un peu de temps avec leurs enfants actuellement eux aussi en vacances. Pas facile d’avoir l’esprit tranquille... « Les cadres ont tendance à les rappeler, ils se disent que puisqu’ils sont confinés, ils peuvent tout aussi bien venir donner un coup de main. Nous sommes en train de réfléchir à des gardes fous garantissant le droit à la déconnexion. » Quant aux congés d’été, personne ne sait encore sur quoi pouvoir compter. « Tout dépend des mesures prises au moment du…

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