Airbus vient d'annoncer le plus gros plan social de son histoire. Dans les territoires comme pour toute la chaîne de sous-traitance, les répercussions sont énormes. Les syndicats, comme les salariés, sont inquiets.
Il y a encore peu, Airbus faisait des envieux. Des carnets de commandes pleins à craquer, des embauches à tour de bras et même un record de livraisons le faisant passer fin janvier devant son principal concurrent Boeing…Aujourd’hui, l’évocation de ce mastodonte fait vaciller tout le secteur aéronautique, et de nombreux bassins d’emplois. Le 30 juin, lors d’un comité social et économique européen, la direction d’Airbus a annoncé le plus gros plan de réduction d’effectifs de son histoire : 15 000 suppressions de postes d’ici à l’été 2021, dont 4 952 en France (soit 10% de l’effectif national). Les modalités de ce plan ont été ensuite dévoilées site par site aux organisations syndicales en comité de groupe. Toulouse (3 387 postes menacés) et Nantes (484 postes) sont les principaux concernés.
« Pendant la crise, le chômage partiel a tourné à plein régime. Ce qu’Airbus présente aujourd’hui comme une baisse des commandes n’est pas dû à des annulations massives, puisque l’entreprise dispose toujours d’un carnet de commandes de 7 600 appareils, soit 10 ans de production, mais à un retard », résume la CFDT Métallurgie. Décider de passer le cap de la crise par des licenciements secs mettrait en péril la capacité d’Airbus à repartir demain, du fait de la disparition des compétences. Pour les organisations syndicales, qui vont devoir négocier les modalités de ce plan dit "d’adaptation", la direction doit d’abord revoir à la baisse son objectif de suppressions d’emplois, jugé excessif jusqu’au ministère de l’économie. D’autant qu’Airbus doit bénéficier du plan de soutien à la filière aéronautique (15 mds€) et du nouveau dispositif d’activité partielle de longue durée, qui permet aux entreprises des secteurs les plus touchés par la…